Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/156

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nonville avait retiré de son expédition contre les Tsonnonthouans ; l’abandon du fort de Niagara ; les irruptions fréquentes des Iroquois dans la colonie ; les démarches peu honorables qu’on avait faites pour obtenir la paix de ces Sauvages ; les hauteurs qu’on en souffrait, depuis longtemps, et l’inaction où l’on demeurait, malgré leurs nouvelles hostilités, avaient enfin fait faire aux Outaouais des démarches directes pour se reconcilier avec une nation dont ils avaient peu à espérer, il est vrai, mais beaucoup à craindre. Ils avaient renvoyé aux Tsonnonthouans tous les prisonniers qu’ils avaient faits sur eux, et étaient convenus d’un rendez-vous pour le mois de juin suivant.

M. de Frontenac, qui avait été informé des démarches des Outaouais, avant même l’arrivée de Gagniegaton à Montréal, par une lettre du P. Carheil, prépara un grand convoi pour Michillimakinac, sous la conduite du sieur de Louvigny, capitaine réformé, qui devait remplacer M. de la Durantaye, dans le commandement. Il était accompagné de Nicholas Perrot, chargé des présens du gouverneur pour les Sauvages septentrionaux ; de cent quarante-trois Français, et de quelques Sauvages domiciliés. Un détachement de trente hommes, commandé par MM. d’Hosta, capitaine, et de la Gemeraye, lieutenant, eut ordre d’escorter ce convoi, l’espace de trente lieues.

Ils partirent de Montréal, le 22 mai. Arrivés au lieu nommé les Chats, sur la Grande Rivière, ils découvrirent deux canots iroquois : MM. de Louvigny et d’Hosta jugeant qu’ils n’étaient pas seuls, envoyèrent trente hommes par eau, et soixante par terre, pour envelopper l’ennemi de toutes parts. Les premiers tom-