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Le 4 août, deux cents canots arrivèrent à Montréal chargés de pelleteries. Les principaux chefs de presque toutes les tribus du Nord y étaient en personne. Dès que M. de Frontenac en eut eu la nouvelle, il se mit en route pour Montréal, et y arriva, escorté de ces mêmes chefs, qui étaient allés au-devant de lui jusqu’aux Trois-Rivières. Dès le lendemain, il se tint un grand conseil, où tout se passa à la satisfaction des assistans. Le gouverneur n’épargna rien pour achever de s’attacher toutes les tribus dont les chefs se trouvaient présents. Tous ces Sauvages partirent charmés de ses manières et comblés de ses présens, et furent suivis de près par un grand nombre de Français.

Vers la fin de septembre, on vit arriver à Québec une femme onneyouthe, que le seul désir de voir le comte de Frontenac avait engagée à faire ce voyage[1]. Ce n’était pas tout-à-fait la reine de Saba, remarque Charlevoix ; mais l’Iroquoise était animée du même motif que cette princesse, et le général français en fut tellement flatté, qu’il crut voir dans cette femme quelque chose de plus qu’une Sauvagesse. Elle méritait, d’ailleurs, l’accueil favorable qu’il lui fit : c’était elle qui avait adopté le P. Millet, après l’arrestation des chefs iroquois à Catarocouy, et lui avait par là sauvé la vie. Elle se fit chrétienne, et se fixa au Sault Saint-Louis.

  1. Elle était accompagnée de Tareha, un des chefs de sa tribu, qui, au mois de juin précédent, avait été député vers le gouverneur général, pour lui faire des ouvertures de paix.