Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/24

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Rivières, proposa à M. Chauvin, capitaine de vaisseaux, de demander au roi le privilège exclusif de la traite des pelleteries en Canada, avec les prérogatives attachées à la commission de M. de la Roche. M. Chauvin gouta cet avis, demanda le privilège et l’obtint. Il fit avec Pontgravé le voyage du Canada, dans le seul but d’y commercer avec les Sauvages ; mais il mourut, l’année suivante, et eut pour successeur le commandeur de Chatte, gouverneur de Dieppe. Ce dernier forma une compagnie, où entrèrent des gentilshommes et des marchans, la plupart de Normandie. Il fit un armement dont il confia la conduite à M. de Pontgravé, à qui le roi avait donné des lettres-patentes pour continuer les découvertes en Canada et y faire des établissemens.

M. de Chatte proposa à Samuel de Champlain, capitaine de vaisseaux, qui revenait des Antilles de faire le voyage du Canada avec Pontgravé, et il y consentit, avec l’agrément du roi. Ils partirent en 1603, laissèrent leurs vaisseaux à Tadousac, et remontèrent le fleuve, dans un bateau léger, jusqu’au Sault Saint-Louis, c’est-à-dire, un peu plus haut que l’endroit où Cartier s’était arrêté. Mais il paraît qu’alors la bourgade d’Hochelaga n’existait plus, ou était réduite à très peu de chose, puisque M. de Champlain n’en fait aucune mention dans ses mémoires.

À leur retour en France, Pontgravé et Champlain trouvèrent le commandeur de Chatte mort, et sa commission donnée à un gentilhomme saintongeais, nommé de Monts, qui avait obtenu le commerce exclusif des pelleteries depuis le 40ème jusqu’au 54ème degré de latitude ; le droit de concéder des terres jus-