Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/262

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pour agir, qu’il les eût acquises : persuadé que la paix ne pouvait pas tarder beaucoup à se conclure, et comprenant de quelle importance il était de donner au Canada et à l’Acadie continentale des limites fixes et bien déterminées, il fit partir M. Celeron de Bienville, accompagné de trois cents hommes, pour le Détroit, avec ordre de traverser de là les contrées du Sud-Ouest, jusqu’aux monts Apalaches ou Alleghanys, qu’il admettait être les bornes des possessions de l’Angleterre, et au-delà desquels il soutenait qu’elle ne pouvait avoir aucune prétention. Cet officier avait ordre, non seulement d’engager un certain nombre de Sauvages à l’accompagner, dans son excursion, mais encore de tirer parole de toutes les tribus chez lesquelles il passerait, qu’elles ne permettraient, à l’avenir, à aucun commerçant, ou traitant anglais, de les venir visiter. Il lui fut fourni des plaques de plomb, sur lesquelles étaient gravées les armes de France, et qu’il avait ordre d’enterrer, à des stations particulières ; ce dont il devait être dressé des procès-verbaux, signés de lui, et des officiers qui l’accompagnaient.

Celeron s’acquitta ponctuellement de la commission dont le gouverneur général l’avait chargé ; mais non sans exciter des soupçons et des craintes dans l’esprit des Sauvages, dont plusieurs ne se génèrent pas de dire tout haut, qu’Ononthio, en prenant ainsi possession de leur pays, pourrait bien avoir dessein de faire d’eux ses sujets, et peut-être même ses esclaves. La masse des procès-verbaux qui furent dressés, dans le cours de cette expédition, fut apportée à M. de la Galissonnière, et par lui transmise à la cour de France. Deux ans après, M. de Celeron fut ré-