Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/276

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mites, étaient trop positives et trop explicites, pour qu’il pût s’en écarter, ou négliger de s’y conformer : elles portaient qu’il devait regarder comme les véritables bornes des possessions françaises celles qui avaient été tracées par M. de la Galissonnière, et construire des forts, de distance en distance, pour empêcher que les Anglais ne s’avançassent à l’ouest des monts Apalaches. Il envoya donc plusieurs détachemens de troupes sur la Belle-Rivière, avec ordre aux commandans de bâtir des forts, et de s’assurer, par des présens, de l’alliance des Sauvages. Il donna avis au gouverneur de la Louisiane de la démarche qu’il faisait, et lui recommanda de faire en sorte que les Sauvages de son gouvernement se joignissent aux troupes françaises de l’Ohio. Le fort Duquesne fut bâti ; des détachemens de troupes furent stationnés aux postes de Machault et de la Presqu’île, entre le fort Duquesne et le Détroit, et il fut construit des vaisseaux, sur les lacs Érié et Ontario, pour la facilité du transport.

On apprit bientôt, au fort Duquesne, que les Anglais, ou plutôt, les colons anglais de la Virginie, avaient franchi les monts Apalaches, s’étaient avancés à l’ouest, comme à la rencontre des Français, et se fortifiaient, sur les bords de la rivière de Malenguélé, ou Monongahela. M. de Contrecœur, qui commandait à ce poste, crut que son devoir l’obligeait à s’opposer à l’entreprise des Anglais ; mais avant d’employer la force ouverte, il voulut tenter des voies pacifiques : il envoya au commandant anglais un officier distingué, avec une lettre, dans laquelle il le sommait de retirer ses troupes de dessus les terres de la domination française. Les Anglais, suivant l’écrivain qui nous sert ici de guide,