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CHAPITRE XLIII.

Préparatifs de Défense.


La prise des forts Frontenac et Duquesne ne permit plus au marquis de Vaudreuil de douter que le but du gouvernement anglais ne fût l’anéantissement de la puissance française en Amérique. Il adressa aux capitaines de milice une circulaire, où il leur indiquait la conduite qu’ils devaient tenir, et ordonna que toute la population mâle, depuis l’âge de seize ans jusqu’à celui de soixante, fut enrôlée et prête à marcher, au premier avis. Les ordres du gouverneur furent exécutés, de point en point ; mais il était moins difficile de trouver des soldats que des vivres, pour les nourrir : les devoirs militaires auxquels les cultivateurs étaient soumis, augmentèrent encore la disette, qui se faisait sentir depuis l’automne de 1755, où l’on avait été contraint de réduire la ration de pain et de viande des troupes du roi, et où il y avait eu, à Québec, une espèce d’émeute, surtout parmi les femmes, en conséquence de la rareté du pain et des viandes de boucherie. La récolte de 1758 fut très médiocre, et les réquisitions de grains que faisait le gouvernement, augmentèrent encore la cherté du bled. Quoique l’intendant en eût fixé le prix à douze francs, le minot, les particuliers ne pou-