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troupes que commandait le colonel de Bougainville, au-dessous de Jacques-Cartier, pouvait s’effectuer, dans l’espace de quelques heures. L’armée anglaise se trouvait alors, si elle eût voulu conserver sa position, entre le feu de la ville et celui de l’armée française ; et l’on avait encore le choix de combattre de suite, ou d’attendre l’arrivée d’un nouveau renfort de Montréal, en supposant qu’on eût eu le soin d’approvisionner Québec pour quelque temps. La précipitation du marquis de Montcalm, jointe à d’autres circonstances malheureuses, commença le désastre des Français, et celle de M. de Ramsay le compléta.

Ayant été joint par M. de Sennezergues, avec la plus grande partie des Canadiens, le général Montcalm rangea son armée en bataille. Cette armée se composait alors d’environ 2,000 hommes de troupes réglées, de 5,000 miliciens et de quatre à cinq cents Sauvages. Celle de Wolfe n’était pas plus nombreuse, si même elle ne l’était pas un peu moins ; mais elle se composait toute de troupes réglées et aguerries.

Le combat commença par un feu de tirailleurs, que firent les milices canadiennes et les Sauvages, placés dans des buissons, sur les ailes. Vers 9 heures, les Français s’avancèrent, en assez bon ordre ; mais ils commencèrent à tirer de trop loin, et le firent assez irrégulièrement, comme on le devait attendre d’une armée presque toute composée de miliciens ; car, selon l’expression de M. de Levis, « les bataillons mêmes étaient farcis d’habitans, qu’on avait incorporés avec les soldats, » et les meilleurs d’entre ces derniers avaient été envoyés à Jacques-Cartier. Le feu des Anglais, au contraire, fut vif et bien dirigé ; aussi leurs adversai-