Page:Bibaud - Histoire du Canada sous la domination française, Vol 1, 1837.djvu/344

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Vaudreuil adressa aux capitaines de milices du gouvernement de Québec, une circulaire, dans laquelle il leur disait :

« Que depuis le commencement de la dernière campagne, il avait toujours déploré la situation où les malheurs de la guerre avaient mis les habitans du gouvernement de Québec ; que le mauvais traitement qu’ils avaient éprouvé, de la part des commandans anglais, et en particulier, du général Murray, joint à leur zèle pour le service du roi, et à leur attachement pour leur pays natal, avait augmenté le désir qu’il avait toujours eu de reprendre Québec ; que c’était dans cette vue, qu’il avait préparé toutes les choses nécessaires à un siège, et assemblé une puissante armée, composée de troupes réglées, de miliciens et de Sauvages, dont le zèle et l’ardeur lui promettaient un succès presque certain ; que pour le bien du service, qui exigeait sa présence à Montréal, il avait remis le commandement en chef au chevalier de Levis, dont le zèle et l’habileté leur étaient bien connus ; qu’enfin, il avait reçu l’assurance d’un prompt et puissant secours de France. »

Cette puissante armée, dont parlait le gouverneur, ne se composait que d’environ 7,000 hommes, moitié troupes réglées, et moitié Canadiens et Sauvages, et elle était très peu munie d’artillerie de siège. Malgré cela, l’entreprise contre Québec était peut-être pour les Français ce qu’il y avait de mieux à faire, dans les conjonctures où ils se trouvaient. En reprenant la capitale, ils redevenaient maîtres de tout le gouvernement de Québec, et mettaient les Anglais dans la nécessité d’assiéger, de nouveau, cette place, en supposant qu’ils fussent entrés, les premiers, dans le Saint-Laurent : dans le cas con-