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CHAPITRE XII.


Nouvelles Incursions des Iroquois. — Négociations. — Affaires de l’Acadie.


L’assurance qu’avaient eue les Iroquois de paraître en armes à la vue des Trois-Rivières, et l’audace avec laquelle ils avaient insulté le gouverneur général, lui firent comprendre qu’il ne pouvait se trop précautionner contre une nation qui paraissait déterminée à employer également la ruse et la force. Son premier soin fut de bâtir un fort à l’entrée de la rivière de Richelieu. Ce fort fut achevé en peu de temps, quoi que pussent faire sept cents Iroquois, qui vinrent fondre sur les travailleurs, mais qui furent repoussés avec perte.

Ces ennemis communs de tous les autres habitans du Canada, assurés d’être soutenus par les Hollandais de Manhall (ci-après New-York), qui commençaient à leur fournir des armes et des munitions, et à qui ils vendaient les pelleteries qu’ils avaient enlevées aux alliés des Français, ne cessaient pas leurs courses et leurs brigandages. Les rivières et les lacs étaient infestés de leurs partis de guerre, et le commerce ne pouvait plus se faire sans les plus grands risques. Le P. Jogues, que des Hurons conduisaient dans leur pays, tomba entre leurs mains, et fut horriblement maltraité, et un