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dre la justice, quand on avait recours à eux. Dans les affaires importantes, ils assemblaient une espèce de conseil, composé du grand sénéchal, du premier supérieur ecclésiastique, et de quelques uns des principaux habitans, auxquels on donnait le nom de conseillers. Mais ce conseil n’était pas permanent : le gouverneur l’établissait en vertu du pouvoir que le roi lui en donnait, et le changeait, ou le continuait, suivant qu’il le jugeait à propos. Ce ne fut qu’en 1663 que le Canada eut un conseil fixe, établi par le prince. L’édit de création est du mois de mars de cette année : il portait que le conseil serait composé de M. de Mesy, gouverneur-général ; de M. de Laval, vicaire apostolique ; de M. Robert, intendant ; de quatre conseillers, qui seraient nommés par ces trois messieurs, et qui pourraient être changés selon leur bon plaisir ; d’un procureur général, et d’un greffier en chef.

M. Gaudais retourna en France, d’après l’ordre qu’il en avait reçu, par les mêmes vaisseaux qui l’avaient amené à Québec, pour rendre compte au roi de l’état du pays, l’informer de la conduite de l’évêque et des ecclésiastiques, de l’effet qu’aurait produit l’établissement du conseil, de ce qu’il y avait de fondé dans les plaintes portées par le baron d’Avaugour, et de la manière dont M. de Mesy aurait été reçu. Il parait que ce commissaire se conduisit en homme diligent, intègre et impartial, et que personne n’eut à se plaindre de son rapport.

M. Robert, conseiller d’état, qui avait été nommé « Intendant de justice, police, finance et marine pour la Nouvelle France, » par provisions datées du 21 mars 1663, ne vint point en Canada ; et M. Talon, qui y