Page:Bibaud - Le Panthéon canadien, 1891.djvu/34

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

noble et fils de François de Berrey, sieur des Essarts, officier dans les troupes de la colonie. Il naquit à Montréal en 1720 et fut baptisé le 10 juin, non sous le nom de Félix, comme le remarque le commandeur Viger, mais sous ceux de Claude Charles. Ordonné prêtre en 1743, il desservit St-François du Lac, puis Chambly avant que d’être élevé à la première place, réclama contre la proposition de M. de Lacorne St-Luc d’exclure les communautés religieuses du bénéfice de l’habeas corpus, et mourut à Québec le 18 mai 1800, âgé de près de 80 ans et après 56 années de prêtrise. C’était un homme de grands talents et doué d’une vaste érudition.

Berthelot, ancienne famille canadienne. — François Berthelot, conseiller du roi, secrétaire général de l’artillerie, poudres et salpêtres de France, fut comte d’Orléans ou de St-Laurent en Canada, île qu’il avait achetée de l’évêque de Pétrée, et qui fut érigée en sa faveur en fief de dignité vers l’an 1700 sous le nom de comté de St-Laurent. Il eut pour vassaux, à l’île Jésus, les Jésuites qui lui doivent prestation d’écu d’or tous les dix ans. — Berthelot de Beaucourt, qui commanda souvent les milices canadiennes, fut gouverneur de Montréal en 1733 et l’était encore en 1744. — Les Berthelot d’Artigny se signalèrent aussi à la guerre. Amable, bibliophile et érudit, membre de la Société littéraire et historique de Québec, avait fait en Canada et en France l’acquisition d’une magnifique bibliothèque, précieuse surtout pour les ouvrages concernant l’Amérique. Excellent parleur au parlement provincial, dont il était membre, s’il ne sut pas plus que d’autres prévoir les suites inévitables d’une politique outrée, il les déplora à temps et mourut retiré en 1848. Il recueillit les matériaux d’une histoire du Canada, et on a de lui : 1o Dissertation sur le canon de bronze que l’on voit dans le musée Chasseur, Québec, 1830 ; 2o Dissertation sur la découverte des restes de la Petite-Hermine, avec une carte de Québec, 1844 ; 3o Essais d’analyses grammaticales suivant les principes de l’abbé Girard, Québec, 1847. C’est une savante grammaire. Dans son bon morceau de critique de 1830, il prouve que Jacques Cartier n’a pas fait naufrage sur un rocher auquel la tradition a conservé le nom de roche de Jacques Cartier.

Biart (P.), premier supérieur des missions de la Compagnie de Jésus dans la Nouvelle-France, ne vint toutefois