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que dans l’Acadie (1611). Son mémoire, écrit à la prière de Louis XIII, ouvre la série des relations des Jésuites.

Bibaud. — Ce nom remonte à la concession que Louis le Grand fit en 1664 à la Compagnie des Indes Occidentales des pays de la terre ferme de l’Amérique depuis la rivière des Amazones jusqu’à l’Orénoque, — les Antilles, l’Acadie, le Canada, Terre-Neuve, en seigneurie, propriété et justice, avec pour armes « un écusson en champ d’azur semé de fleurs de lis d’or sans nombre, deux sauvages pour support, et une couronne tréflée ». Un Bibaud se trouvait parmi les directeurs de cette compagnie suzeraine, et sa signature se lit sous deux actes imprimés dans les Édits et ordonnances royaux publiés en Canada en 1803 et en 1854. — Michel Bibaud, premier historien canadien-français du Canada et restaurateur de la presse à Montréal, où il est mort le 3 août 1857, était né à la Côte-des-Neiges, près de cette ville, le 20 janvier 1782. Il entra au collège de St-Raphaël, ancien château Vaudreuil, aussi tard que 1800, M. Chicoisneau étant principal, et poursuivit ses études après l’incendie de cet établissement jusqu’à l’ouverture du nouveau collège sous M. Roque. Le grand juge O’Sullivan, le commandeur Viger, l’honorable Hughes Heney, les grands vicaires Viau, Demers, Cadieux, Mignault et St-Germain furent ses condisciples. Michel O’Sullivan lui disputait seul la première place. À peine eut-il terminé ses classes qu’il se livra à l’enseignement et aux lettres. Parmi ses élèves se trouvent les juges La Fontaine, Morin et Bruneau et les demoiselles de lord Selkirk. Après avoir contribué à la rédaction du Spectateur, établi en 1813, il fonda en 1815 ou 1816 l’Aurore des Canadas (un volume in-folio et deux volumes in-8o). Vint ensuite le Spectateur canadien, au milieu de nos luttes politiques. La politique en fut modérée, comme il s’en vante lui-même dans sa poésie intitulée : Étrennes du Spectateur canadien pour le 1er janvier 1829.

“The editor of the Spectateur canadien, disait le célèbre Jocelyn Waller, éditeur du Canadian Spectator, is not only a learned and able man, but a good natured and a complaisant man also.” Il avait cependant combattu l’union très fortement dans ses vers, et on lui donna un dîner public. Il publia ses poésies, qui sont le premier volume canadien du genre. Isidore Lebrun le mentionne honorablement dans le Tableau