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statistique des deux Canadas et le critique assez sévèrement dans la Revue encyclopédique de Paris, tout en reconnaissant que des poètes de province, en France, publient des recueils bien inférieurs à celui du poète canadien. L’auteur répondit dans le Magasin du Bas-Canada (2 tomes in-8vo), journal qui suivit la Bibliothèque canadienne ou Miscellanées historiques, scientifiques et littéraires, en plusieurs volumes, belle collection nationale commencée en 1825, et qui est malheureusement devenue très rare. Après le Magasin, qui diffère peu de la Bibliothèque, si ce n’est en ce qu’il est plus européen, vint l’Observateur canadien, en trois volumes, œuvre moins littéraire. Michel Bibaud travailla depuis à la Minerve, puis à l’Ami du peuple ; mais il ne fut plus propriétaire d’aucune feuille jusqu’à l’année 1842, qu’il publia l’Encyclopédie canadienne, en un volume. L’Abeille, qui lui est souvent attribuée, est de Mézière. Le premier jet de son Histoire du Canada avait paru dans la Bibliothèque. La domination française parut en volume en 1837, puis une seconde édition en 1844, suivie du premier volume de la domination anglaise. Il fut nommé magistrat durant les troubles politiques. MM. Vattemare et de Puibusque le visitèrent. La traduction du Journal d’agriculture et des rapports de la commission géologique occupèrent ses dernières années. Il avait conçu, au collège, du goût pour les sciences exactes, comme on peut en juger par sa poésie consacrée aux Savants de la Grèce et son Arithmétique vulgaire, marchande, scientifique et curieuse, publiée en 1816. La traduction des rapports géologiques, qui lui fait le plus grand honneur, l’obligea de devenir l’élève de sir W. Logan, et il s’enthousiasma de l’étude de la géologie et de la minéralogie. Celle de la langue grecque ne lui plaisait pas moins, quoiqu’il en eût vu très peu de chose au collège. Le plus agréable de ses ouvrages littéraires est le Voyage de Franchère, dont la rédaction lui est due. Il a été dernièrement traduit en anglais. Ses fils ont fondé, l’un, l’École de médecine, et l’autre l’École de droit et l’Institut polytechnique, dont il fut aussi un des premiers membres honoraires dans les classes des sciences et des lettres. Il avait eu la douleur de perdre, en 1839, Charles Edmond, son dernier fils, qui, à 13 ans, possédait l’histoire, était plein d’Homère, de Fénelon, de La Fontaine et de Fenimore Cooper, et commençait à