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Je tairai la grandeur, les vertus magnanimes
Le cœur compatissant, la générosité ;
D’un renom mérité
Chez le Canadien seul je remplirai mes rimes.

Qui mérita, par l’amitié
Qu’il porte aux enfants de la France,
Mainte fois, leur reconnaissance :
Ce fut Garakonthié :
Entre les siens et nous grand négociateur,
Et pacificateur,
Que de fois il nous fut utile et nécessaire !

Salut, ô mortel distingué
Par la droiture et la franchise ;
Dont la candeur fut la devise,
Honneur d’Onnontagué :
Ce que j’estime en toi, c’est bien moins l’éloquence,
L’art de négocier, que la sincérité,
Que la véracité
Et des mœurs, chez les tiens, l’admirable décence.

Qui mérite d’être admiré
Par un cœur tendre, une âme pure ;
Par tous les dons de la nature ?
C’est Ouréhonharé ;
Qui, se donnant aux siens comme exemple et modèle,
Oubliant Denonville[1] et le fatal tillac,

  1. Ourêhonhafé fut un des chefs iroquois attirés à Cataracouy par le marquis Denonville, et perfidement arrêtés et embarqués pour la France.