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le secret de la marquise

— Qu’est-ce qui cause votre joie ? demanda le marquis.

— Ce qui cause ma joie, c’est de vous voir tous deux ce soir réunis sous mon toit, je veux en profiter, M. de Montreuil, pour vous demander une promesse. Dans quelques semaines je serai morte, mais je mourrai tranquille si vous me l’accordez.

— Qu’est-ce ? fit-il.

— Dites-moi que vous n’oublierez jamais Louise, que vous serez toujours son protecteur.

— Vous pouvez en être sûre, Marie, vous savez qu’un Montreuil ne manque jamais à sa parole. »

La malade éleva ses mains : « Que Dieu vous bénisse comme je le fais, qu’il vous rende toujours heureux, dit-elle. ........

Ils étaient revenus tous deux ce soir-là au château dans leurs costumes rustiques, tels que Paul et Virginie, sont le même parapluie.

Au château, non plus qu’à la chaumière, ne put se tenir longtemps secrète leur mutuelle entente, car là aussi une femme avec anxiété cherchait à deviner leurs sentiments ; non pas avec l’espoir de trouver la réalisation de ses vœux les plus chers ; mais avec cette angoisse de connaître une trop cruelle vérité.

Ah ! maintenant il faudrait tout avouer à ce fils qu’elle adorait, il faudrait, elle sa mère, lui porter le coup le plus terrible. Était-il au monde une situation plus horrible que celle de la marquise ? Ses nuits se passaient dans les larmes ; chaque jour elle se disait : C’est aujourd’hui que je vais tout lui dire, et chaque jour le courage lui manquait. Elle espérait que son fils viendrait lui-même lui ouvrir son cœur ; mais