L’un fait tort à soi même et l’autre à son prochain.
On n’est point scélérat quand on n’est que vilain :
Il faut garder en tout une juste mesure,
Et surtout distinguer l’intérêt de l’usure.
Le vilain est un fou qui fait rire de soi ;
L’usurier, un méchant qui viole la loi.
C’est donc sur ce dernier qu’il faut faire main basse ;
Jamais cet homme-là ne mérita de grâce.
L’usurier, des humains trouble l’ordre et la paix ;
Par lui le pauvre est pauvre et doit l’être à jamais.
Il fut, à mon avis, ménagé par Molière ;
Boileau n’en parle pas d’un ton assez sévère :
Est-ce par des bons mots qu’on corrige ces gens ?
Il leur faut du bâton ou du fouet sur les flancs.
Mais je vois, à son air, que ma muse se fâche ;
Je lui ferme la bouche, et je finis ma tâche.
![](http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/9/90/Bibaud_-_Le_secret_de_la_marquise%2C_Un_homme_d%27honneur%2C_1906_%28page_111_crop%29.jpg/100px-Bibaud_-_Le_secret_de_la_marquise%2C_Un_homme_d%27honneur%2C_1906_%28page_111_crop%29.jpg)