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Page:Bibaud - Lionel Duvernoy, 1912.djvu/57

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ne pas avoir le droit d’être aimé ! Que dirait Noémie de Soulanges si elle vous entendait ?

À ce nom Georges pâlit.

— Noémie ne m’aime pas, dit-il.

Louis lui prit la main.

— Vous vous trompez, Georges. Noémie vous aime, j’en ai la certitude.

Une vive anxiété se peignit sur les traits du marquis de Ferrares.

— Pauvre enfant, murmura-t-il, il faudra que cet amour meurt dans son cœur. Louis, écoutez, je vais vous confier mon malheur, je suis marié.

— Marié ! depuis quand ?

— Depuis sept ans.

Et le jeune homme en prononçant ces mots laissa tomber sa tête dans ses mains avec découragement. Son ami le regardait sans pouvoir croire à ce qu’il venait d’entendre.

— Oui, marié, reprit le marquis, à une femme que je n’ai vue qu’une fois, à une femme que je ne connais pas. Écoutez. Un soir, il y a sept ans, mon père se mourait, il me fit venir à son chevet : « Mon fils, me dit-il, je vais mourir, je suis ruiné. Voulez-vous sauver l’honneur de notre maison ? Un seul moyen nous reste encore, voulez-vous adoucir mes derniers moments en consentant à épouser la fille du banquier Bellecourt à qui je dois d’immenses sommes ! Par ce mariage il me tiendra