Page:Bibaud jeune - L'Honorable L.A. Dessaules et le système judiciaire des États-pontificaux, 1862.djvu/34

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rablement mal gouvernés. Et l’on parle cependant de réformer les autres ! Que les Napoléon III, les Palmerston, les John Russel commencent donc par faire répondre quelque chose de sensé aux sarcasmes des Cobbett et des Cormenin, des Trollope et des Martinet (dans Platon-Polichinelle), des Souvestre et des Paul de Kock !

Il ne redoute pas la discussion ce gouvernement de France, qui fait insulter les Bourbons par Plon-Plon, et qui ne veut pas que les Bourbons répondent !…[1] il ne redoute pas la critique, ce gouvernement qui saisit un écrit inédit sur le gouvernement en France !

Et savez-vous ce que pense de la constitution anglaise la Revue de Wollowski ?

« Aucune constitution ne fait une aussi grande part à la propriété que la constitution anglaise. Elle est parfaite si la concentration du sol dans un petit nombre de mains, et son immutabilité, sont des faits naturels ou indifférens. Mais si la fin de la société n’est pas là, — s’il y a dans l’état quelqu’autre intérêt que celui des propriétaires, — si le citoyen a des droits par cela même qu’il est homme, la constitution anglaise est une chimère ! »

Le droit de propriété est sacré, mais celui de vivre l’est encore plus, disaient les évêques d’Irlande à Sir Robert Peel.

Eh ! pourquoi donc, vous dont les Irlandais supportent le parti politique, n’avez-vous pas demandé dans votre journal qu’on rendît aux enfans d’Erin leurs lois bréhonnes, et qu’ils ne fussent plus assujettis à payer la dîme à l’église anglicane, leur persécutrice ?

A-t-elle été audible à votre oreille la voix du général Foy, qui clamait[2] dans la tribune française :

  1. « Cette attaque injurieuse, qu’un pouvoir si fort et qui vous inspire tant de confiance, a endossée, propagée, affichée sur tous les murs, ma réponse peut-elle la suivre et se produire en se conformant aux lois sur le sol même de la patrie ? J’en veux faire l’expérience ; si elle tourne contre mes vœux, et si, au mépris des plus simples notions de la justice et de l’honneur, vous étouffez ma voix en France, dans une cause si légitime, elle aura du moins quelque écho en Europe, et ira en tout pays au cœur des honnêtes gens. » — Le duc d’Aumale.
  2. Ce mot ne convient pas à M. Dessaulles. M. Thiers dit pourtant clamer victoire !