Page:Bibaud jeune - L'Honorable L.A. Dessaules et le système judiciaire des États-pontificaux, 1862.djvu/64

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lui qui partait pour Castelfidardo ; que j’ai rappelé, après tout, ma flotte de Gaëte, et qu’il n’y a plus aujourd’hui ni États Pontificaux ni royaume de Naples ? » — Le duc d’Aumale.




« Je crois qu’on peut professer des opinions libérales sans admirer toutes les entreprises révolutionnaires ; et pas plus en politique qu’en religion je n’accepte la maxime, que la fin justifie les moyens. Je confesse donc n’aimer guères ni les expéditions secrètement encouragées, publiquement désavouées, et dont on s’empresse ensuite de recueillir les fruits ; ni ces invasions soudaines que n’accompagne aucune des formalités salutaires et protectrices consacrées par le droit des gens ; ni cet acharnement contre un jeune roi, dont on tient à précipiter la chute dès qu’on le voit entrer dans la voie des réformes, et dont on se hâte de consommer la ruine dès qu’on le voit disposé à se défendre. Et surtout, je le déclare, je ne puis m’incliner et battre des mains quand je vois le général piémontais, qui venait complimenter l’empereur en Savoie, accourir de Chambéry, la main encore chaude de l’étreinte du chef de l’État, pour écraser cette poignée de Français autorisés par lui à défendre les États du Pape ! » — Le duc d’Aumale.




« La Sardaigne a accepté le conseil de non-intervention comme un avis qu’elle pouvait envahir sans crainte le territoire de ses voisins. N’est-ce pas le cas de citer ces paroles du Pape : « qu’il est étrange qu’il soit impunément permis au seul gouvernement piémontais de mépriser et de violer un pareil principe, celui de la non-intervention, lorsque nous le voyons avec une armée ennemie, et aux yeux de toute l’Europe, faire irruption dans les États d’autrui, et en chasser les princes légitimes ? De là, découle, continue le Pape,