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Du champ d’aviation, le spectacle de l’aéroplane se détachant en blanc sur les coteaux de la rive droite de l’Allier, est vraiment merveilleux ; l’enthousiasme est à son paroxysme et, lorsque Gilbert vint évoluer très bas au-dessus du champ d’atterrissage, c’est de la frénésie.

Après avoir fait plusieurs fois le tour du terrain devant ses compatriotes émerveillés, il coupa l’allumage et chercha à atterrir en vol plané face au public, mais un coup de vent imbécile le « plaque » sur le sol encore détrempé.

L’aile droite de l’oiseau touche terre, la roue du même côté est brisée et le fuselage forment endommagé. L’aviateur saute à terre lestement, M. Albert Braille, oncle, le reçoit en l’embrassant. Le docteur Dorel fui donne l’accolade au nom de l’Automobile-Club d’Auvergne.

Gilbert a accompli ce raid, évolutions comprises en 1 h. 12 minutes, à une vitesse moyenne dépassant parfois 80 kilomètres à l’heure ce qui est merveilleux, fantastique pour l’époque. Il est 3 h. 15′ 2″.

Ce facheux atterrissage indépendant de la volonté et de la maîtrise de l’aviateur émut vivement tous les spectateurs qui se portèrent en foule vers le hardi pilote. Gilbert tout souriant et absolument indemme reçut « courageusement » l’avalanche des félicitations et les ovations du public.

Mais de ce concert d’acclamations, une voix s’élève, une voix de femme qui supplie :

— Ah ! je vous en prie ! laissez-moi passer. J’y ai bien un peu droit.

Et la foule s’écarte :

— Mon fils !

— Maman !

Gilbert embrasse sa mère puis sa petite sœur Geor-