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connaître. Après avoir montré que la mention relative à 877 n’était pas de Flodoard et que par suite l’hypothèse d’une lacune de 877 à 919, qui avait été logiquement émise à cause de cette mention, devait être abandonnée, il a cru pouvoir risquer une autre hypothèse et supposer une autre lacune qui ne commencerait pas cette fois à 877 mais à 893.

Flodoard est un si bon chroniqueur qu’on souhaiterait volontiers de pouvoir augmenter l’étendue sinon le nombre de ses œuvres. Cela enrichirait certainement la littérature historique du xe siècle qui est si pauvre. Mais il est à craindre que la réalisation de ce souhait ne se produise pas de sitôt ; elle nous paraît, en tout cas, aussi peu probable que possible dans le sens de la nouvelle hypothèse.

M. Lauer a assez longuement et assez clairement dressé la bibliographie du sujet pour que nous n’ayons pas à y revenir ici. Il est d’ailleurs inutile, dans l’espèce, de préparer l’examen de la question proprement dite par l’examen ou l’exposé des opinions émises sur cette question par les divers érudits qui s’en sont occupés.

On n’a, jusqu’à présent, signalé que sept manuscrits des Annales de Flodoard[1]. Les divers éditeurs de ces Annales n’en ont connu que cinq, dont quatre se trouvent certainement parmi ceux qui ont été conservés ; le cinquième (l’un des trois employés par Pithou) est peut-être perdu[2]. On est donc très suffisamment documenté pour contrôler les hypothèses dont le texte des Annales a été l’objet.

Ces sept manuscrits ont été groupés en deux familles. Le classement que nous en avons fait, en 1895, n’a pas été contesté, autant du moins que nous puissions savoir. La première de ces familles n’est représentée que par un manuscrit ; la seconde est formée par les six autres. Dans cet unique manuscrit de la première famille, le texte des Annales commence à 919 et rien, dans son état matériel, ne permet de supposer qu’il soit incomplet du commencement. Dans tous les manuscrits de la seconde, l’année 919 est précédée de la mention suivante relative à Charles le Chauve :

  1. Cf. C. Couderc, Essai de classement des manuscrits de Flodoard, dans les Mélanges Julien Havet. Paris, 1895, in-8o, p. 719-731.
  2. Pithou ne le désigne pas d’une manière assez précise pour qu’on puisse l’identifier.