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Page:Bibliothèque de l’École des chartes - 1900 - tome 61.djvu/25

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brochures pour être convaincu qu’aucun érudit de notre époque n’était plus capable que Flammermont d’écrire l’histoire scientifique de la France au xviiie siècle. Il lui aurait suffi de quelques années de plus pour donner sa pleine mesure et publier son Histoire de Louis XVI et de Marie-Antoinette, qu’il regardait comme l’œuvre capitale de sa vie. Il en avait terminé récemment le premier volume ; il est permis de souhaiter que son testament, vieux de plusieurs années, ne soit pas littéralement exécuté ; on dépasserait peut-être les dernières volontés du défunt en brûlant tous ses papiers, y compris un manuscrit qui aurait été prochainement livré à l’imprimeur. Espérons au moins que les Mémoires de Choiseul, dont quelques fragments ont déjà paru, ne courent pas un pareil risque et que les héritiers de M. Charavay, son collaborateur pour l’édition de ce texte précieux, en achèvent la publication. Nous pouvons, en tout cas, annoncer que les copies provenant des missions officielles de Flammermont seront conservées à la Bibliothèque nationale, l’État étant propriétaire de ces pièces.

Les pures recherches historiques n’ont pas rassasié l’activité de ce puissant travailleur. L’organisation du travail scientifique et des Universités l’a préoccupé. Si ses âpres critiques ont froissé parfois de vrais savants qu’il aurait dû ménager, son goût pour l’offensive l’a assez rarement égaré. Il s’est montré l’ennemi impitoyable des mauvaises méthodes et de la fausse érudition ; il a dénoncé sans merci les falsificateurs de textes et il a écrasé de durs sarcasmes les amateurs novices et vaniteux qui croient aussi facile d’écrire l’histoire que de collectionner les timbres-poste[1].

    complète de la journée du 14 juillet, et aussi une violente polémique contre les « réactionnaires » qui tentent de « réduire à rien la Prise de la Bastille. »] Paris, au siège de la Soc. de l’hist. de la Révolution française, 1892. — Les Grèves et les coalitions ouvrières à la fin de l’ancien régime (Bull, du Com. des trav. hist., sect. éc. et soc., 1894). — Les Portraits de Marie-Antoinette (Gazette des beaux-arts, 1897-1898). — Lettres inédites de Marie-Antoinette sur la banqueroute Rohan-Guéménée (Révolution française, 1898, t. XXXIV). — Les gardes-françaises en 1789 (Révolution française, 1899, t. XXXVI). — Mémoires de Choiseul (fragments dans Rev. de Paris, 15 mai, 1er juillet et 1er septembre 1899). — J.-L. Favier, sa vie et ses écrits (Révolution française, 1899, t. XXXVI). — Précis de faits sur l’administration de M. de Choiseul (Ibid., 1899, t. XXXVI).

  1. Les principaux comptes-rendus critiques de Flammermont se trouvent dans la Revue critique, années 1882 (vol. I et II), 1883 (vol. II), 1884 (vol. II), 1886