teurs pour sçavoir la verité ; par longeur la chose s’est delayé, et gens meurent ; et tandis, le comte de Haynaut joist et s’efforce de joir.
Item, li comte de Haynaut, qui mors est, monstra clerement du temps du roy Philipes le Long que li Ostrevant estoit du royaume de France. Car toutefois que le Saint Pere a octroyé les dismes au roy de France, li Roy l’a pris paisiblement en Ostrevant. Et en fu executeur pour le Roy et à son profit messire de Haynaut, qui mors est.
Item, en joy li Roys et depuis, paisiblement, longtemps. Mais avint que Mgr de Haynaut, qui mort est et qui du tout estoit en volonté et vouloit exempter Ostrevant du royaume, manda les prelats, prebstres et clercs, et voult que tous ceux qui desiroient payer en Ostrevant n’en paiassent point et qu’ils appellassent à l’encontre, dont plusieurs apellerent ; speciaument Anchin et Marchiennes n’apellerent neant, ains l’ont tousjours paié et paient encores.
Item, une convocation se fit afin que li Roy deust faire informacion d’où l’Ostrevant venoit. Et Mgr de Haynau, qui dernairement trespassa, fit homage de l’Ostrevant, par si que il demouroit en sa sai[si]ne, de ci à tant que la declaration seroit faite. Et ainsy le Roy est deceuz, et ceux qui sont en age de xl ans sçavent très bien parler des exploits que li comte de Haynau y a fait par les aisines ordonées, dont il s’est enseisinez comme dit est.
- ↑ Menant, qui dans ses extraits a copié le début seulement de ce mémoire (Bibl. de Rouen, ms. Leber 5870, t. V, fol. 149-150), nous apprend qu’il l’emprunta au Livre rouge de la Chambre des comptes, fol 580. Il se trouvait aussi dans le mémorial H, fol. 44. Cf. Ch.-V. Langlois, Registres perdus des archives de la Chambre des comptes de Paris, p. 348, tiré des Notices et extraits des manuscrits de la Bibliothèque nationale et autres bibliothèques, t. XL, p. 380.