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LA BELLE MAGUELONNE.

eussent tousjours bonne espérance en dieu et qu'ils ne se dévoient désespérer de ces faits. Car dieu estoit tout puissant et encores les pourroit tous resjouir et donner joie de leur fils. Et le mieux que Maguelonne pouvoit confortoit le conte et la contesse, nonobstant s qu'elle eust plus grant besoin d'estre confortée qu'eux. Car ils n'a voient sinon une douleur; c'estoit d'avoir perdu leur fils, laquelle est chose commune a toute personne. Et Maguelonne en avoit perdu son noble royaume duquel elle estoit hors de toute espérance, lo et avoit perdu l'amour de son père et de sa mère, car s'ils la tenoient ils la feroient mourir. Et elle estoit fille de si noble roy et alloit ainsi povrement perdue par le monde, et estoit venue servir les povres en un hospital. Et elle avoit perdu son chevalier et 15 bon amy, le noble Pierre de Provence et ceste estoit sur toutes autres douleurs. Et quant Maguelonne eut servi de ce qu'elle pouvoit le conte et la contesse ils s'en retournèrent en leur palais.

Or laissons le conte et la contesse *et Maguelonne 20 et sa noble église si bien édifiée, et ornée de toutes choses, et retournons a parler du noble Pierre lequel estoit demouré dormant en l'isle comme avez ouy cy dessus.

  • f. 161-.

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