Page:Billaud - Frissons, 1874.djvu/41

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Quel est l’horizon bleu que dore mon étoile ?
Est-il lointain ou proche ?… Un nuage le voile…
Mon regard plonge en vain dans l’avenir obscur :
Une femme m’attend et je ne sais laquelle,
Peut-être l’ai-je vue, et sa claire prunelle
Un jour a fait songer mon âme aux flots d’azur.


Pour Dieu ! qui que tu sois, fille de ma pensée,
Compagne de mes jours, sublime fiancée,
Qu’une mère chérie a fait grandir pour moi :
Ressens-tu ces transports que veut rendre ma lyre,
Accords mélodieux de mon jeune délire,
Tendrement inspirés par un premier émoi ?


À toi ma vie, à toi mon âme qui murmure,
À toi tout mon amour, divine créature,
Ange qui chaque nuit viens charmer mon sommeil ;
Je ne te connais pas et pourtant je t’adore.
Belle enfant que je sais pure comme l’aurore,
Qui s’enfuit doucement aux baisers du soleil.


Je veux que ton œil noir, vierge de tout mirage,
N’ait jamais soupçonné que ce premier rivage
Où la candide enfance aspire le bonheur ;