Page:Billaud - Frissons, 1874.djvu/47

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Près d’une femme en pleurs au visage terni,
À l’ombre de rideaux de blanche mousseline,
Sous les traits d’une enfant un ange se devine,
Comme dans un ciel pur on pressent l’infini.


Tels ces jeunes rameaux qu’emportent les autans,
La vierge fut frappée au matin de la vie,
Quand elle embellissait, souriante et ravie,
D’une seizième fleur la couronne des ans.


À cet âge où la femme est ignorante encor,
Peut-être elle entendait, la blonde créature,
Le délire naissant que doucement murmure
Le souffle de l’amour dans un timide essor.


De l’amour ingénu qui se croit l’idéal
Et va partout chantant ses notes les plus claires,
Après s’être inspiré dans ces voûtes stellaires
Où la moindre parole a le son du cristal.


Hélas ! tout est fini : tel est l’arrêt du sort.
Cette enfant, qu’attendaient les plus aimables choses,
À la face livide et les paupières closes ;
Hier c’était la vie, aujourd’hui c’est la mort.