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CHAPITRE II

Histoire du magnétisme animal — Période académique.

En 1820, on pouvait croire que le magnétisme animal allait entrer dans une ère scientifique. Le docteur Bertrand, ancien élève de l’École polytechnique, venait de le vulgariser dans un cours public. Le général Noizet, vers la même époque, adressait à l’Académie royale de Berlin un mémoire sur le somnambulisme et le magnétisme animal. Des expériences furent entreprises dans les hôpitaux, dirigées à l’Hôtel-Dieu par Du Potet, dans le service de Husson, et à la Salpêtrière, par Georget et Rostan. Les expériences faites sur des hystériques ne réussirent pas à ébranler le scepticisme du monde savant. On préféra croire que les expérimentateurs s’étaient laissé tromper par leurs malades. Il paraît qu’une des somnambules de Georget, la fameuse Pétronille, confessa dans la suite qu’elle avait trompé ses admirateurs. Mais M. Richer remarque avec raison que ces sortes de confidences sont des vantardises familières aux hystériques, et que ceux qui y ajoutent foi encourent le même reproche de crédulité qu’ils adressent à leurs adversaires.

Le conseil général des hospices suspendit les opérations, sous prétexte que les malades n’étaient pas des sujets à expérimentation. Cependant on sentait de tous côtés le besoin d’une épreuve définitive.

En 1825, le docteur Foissac détermina l’Académie de médecine, héritière de la Société royale de médecine, à prendre position dans le débat. Il lui adressa une note dans laquelle il se faisait fort de lui montrer que ses somnambules savaient, par le simple toucher, faire le diagnostic des maladies avec une inspiration qui tenait du génie d’Hippocrate. Bien qu’un pareil langage ne parût pas fait pour convaincre l’Académie, elle nomma une commission chargée de décider s’il convenait d’entrer dans