Page:Binet - Henri - La fatigue intellectuelle.djvu/292

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion



passages faciles. On déterminait le nombre d’additions que l’on pouvait faire pendant une demi-heure, soit un jour de repos, soit après une heure de travail intellectuel, soit enfin après deux heures de marche. Le graphique 84 représente comme précédemment les résultats obtenus ; on voit, par exemple, que le premier jour de repos, on a fait pendant une demi-heure 1 660 additions, le deuxième jour de repos on en a fait 1 780, etc. ; de même le premier jour avec travail intellectuel on a fait 1 460 additions, etc., enfin, le premier jour avec marche, on en a fait 1 500, etc.

On voit nettement sur le graphique que le travail intellectuel diminue le nombre d’additions faites en une demi-heure, et la marche de deux heures le diminue encore davantage. On calcule donc moins facilement après un travail intellectuel ou après une marche ; c’est un résultat auquel on pouvait certainement s’attendre ; mais il est important au point de vue de la méthode, puisqu’il montre que la méthode des additions peut servir pour constater les effets produits par un travail intellectuel ou physique. Nous verrons, dans la suite, que cette méthode a été employée avec profit dans les écoles par plusieurs auteurs.

Enfin, pour étudier l’influence produite par le travail intellectuel ou physique sur la lecture à haute voix, on faisait lire à haute voix, pendant un quart d’heure, et on notait le nombre de syllabes lues un jour de repos, un jour avec un travail intellectuel et un jour avec marche. Les résultats sont représentés sur le graphique 85. On voit nettement que, sous l’influence du travail intellectuel, qui a consisté à faire des calculs faciles pendant une heure, la vitesse de lecture diminue considérablement ; ainsi, au lieu de lire 8 500 syllabes comme en un jour de repos, le sujet n’a lu que 7 250 syllabes. Une marche de deux heures influe bien moins sur la vitesse de lecture ; l’influence existe bien, mais elle est très faible.

Ce travail est intéressant à différents points de vue : 1° il