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2° Cette augmentation de volume n’a pas lieu avant, mais quelque temps après le début du travail cérébral ; elle n’est pas une cause, mais un effet :

3° On ignore le mécanisme par lequel se fait l’augmentation de circulation dans le cerveau pendant le travail intellectuel.

Les recherches sur la circulation cérébrale ne peuvent offrir qu’une utilité indirecte à la pédagogie, puisqu’elles ne peuvent être faites que sur des sujets exceptionnels. Il faut cependant espérer que les résultats obtenus par ces recherches pourront, en nous faisant connaître ce qui se produit dans le cerveau pendant un effort mental, nous faire mieux comprendre les effets observables sur d’autres parties du corps.

Influence du travail intellectuel sur la circulation du sang dans la main. — Les auteurs qui ont contribué à l’étude de cette question sont nombreux ; il suffira de citer les noms de Mosso, Gley, Mac Dougall et les recherches de l’un de nous (Binet) en collaboration avec Courtier. Nous allons exposer les principaux effets qu’on observe, en envisageant deux formes principales de travail intellectuel, le travail court et intense, et le travail prolongé et modéré.

Travail intellectuel court et intense. — Le type de ce travail est, nous l’avons dit, une multiplication mentale. Ce n’est que deux à trois secondes après le début du travail intellectuel que ses effets se manifestent ; les expériences sur la circulation capillaire de la main pendant l’effort intellectuel confirment les observations de Mosso et de Morselli, que nous avons signalées plus haut ; le travail intellectuel n’est pas un effet de ce changement circulatoire, il en est la cause.

Dans la description qui va suivre, nous ferons une synthèse de tous les symptômes qui peuvent se produire ; ils