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STATUES TOMBALES DE LOYS DE RONSART ET DE JEANNE DE CHAUDRIER
(Conservées dans une armoire de la sacristie de l’église de Couture, Loir-et-Cher).

On aperçoit la cotte de mailles du vieux chevalier autour du cou, au biceps et un peu au-dessus des genouillères. Ses mains recouvertes du gantelet sont jointes pour la prière ; la visière de son casque à plumet est écartée de façon à laisser voir la barbe et les moustaches retroussées. Le nez a été brisé, les jambes manquent. En s’approchant de très près, on distingue sur la tunique, entre le tour du cou et la pointe des mains, les trois poissons, armes des Ronsart de la Possonnière.

La mère du poète est également représentée dans l’attitude de la prière. Sa figure, presque aussi maltraitée que celle de son mari, laisse voir cependant encore d’agréables traits et une douce expression. Elle porte le costume élégant de l’époque, la petite coeffe, les longues manches et une robe serrée à la taille ; une cordelière, dont les extrémités à glands tombent jusqu’aux pieds le long des larges et libres plis de la robe, est nouée assez bas pour dessiner l’abdomen. Les avant-bras sont recouverts de manches ouvragées et bouillonnées.

Les têtes reposent sur des coussins. Ces statues, remarquables par la souplesse des lignes et le fini des détails, offrent un curieux spécimen de sculpture de la Renaissance française. (Cf. A. de Rochambeau, album qui accompagne son ouvrage La Famille de Ronsart ; Blanchemain, t. VIII. p. 13, note ; L. Froger, Revue archéol. du Maine, 1884, 1er semestre, p. 111, note ; J.-J. Jusserand, Ronsard and his Vendômois, Revue du « Nineteenth Century », n° d’avril 1897, p. 602.)