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INTRODUCTION

lui-même, ou par son imprimeur, qui de temps en temps m’a donné l’exemple, semblant ne suivre dans ces deux cas aucune règle, aucun usage. — Si j’ai cru devoir corriger la ponctuation dans tout autre cas, c’est qu’elle m’a paru évidemment fautive, aussi bien pour le xvie siècle que pour le xxe siècle, et nuisible à la clarté du sens. Je ne l’ai pas fait d’ailleurs arbitrairement, mais autant que possible d’après les corrections introduites par Binet lui-même dans sa deuxième et sa troisième édition, ou, à leur défaut, d’après l’une des éditions posthumes, et j’en ai toujours averti le lecteur[1]. J’ai, en outre usé de ces corrections avec la plus grande circonspection et n’ai rien changé dans les passages dont le sens est discutable, quitte à signaler dans le Commentaire la difficulté d’interprétation. Enfin, s’il m’est arrivé d’apporter un changement à la ponctuation, sans qu’il fût fondé sur l’une des éditions contemporaines de Binet ou posthumes, je l’ai signalé dans l’Appareil critique et, au besoin, justifié dans le Commentaire.

Des remarques analogues s’appliquent aux initiales majuscules des noms. Les gens du xvie siècle les prodiguaient jusqu’à l’abus, je le reconnais. Mais c’est surtout avant 1560 qu’ils en ont usé sans discrétion. À l’époque où Binet a écrit la Vie de Ronsard, l’emploi des initiales majuscules se justifie presque toujours ; au point que certaines initiales minuscules de son premier texte sont inexplicables autrement que par une faute d’impression, qui est en effet corrigée dès le second, et que, inversement, des majuscules inexplicables de son premier texte deviennent avec raison des minuscules dans le second et le troisième. J’ai donc, avec Binet, conservé l’initiale majuscule de mots tels que Roy, Dauphin, Duc, Cardinal, Abbé, Chevalier, Court. Eglise, Université, Poëte, Poësie, Lyre, Ode, Epithalame, Comédie, Hymne, Ballade, Lion, etc. — À cet égard, comme pour la ponctuation, il m’a paru bon de corriger le texte primitif d’après le second texte, et, à son défaut, d’après le troisième. Le plus souvent, d’ailleurs, la correction de 1587 m’a suffi, le second texte étant bien plus correct que le premier et n’ayant guère été amélioré par le troisième sur ce point particulier ; aussi n’ai-je pas cru devoir signaler ces sortes de correction ; elles eussent chargé l’appareil critique inutilement[2].

Bref, j’ai fait mon possible pour améliorer les trois textes de la Vie de Ronsard, tout en me conformant et à l’usage courant du xvie siècle et à l’intention probable de Claude Binet, afin de donner à mon édition les deux qualités principales qu’on est en droit d’exiger d’elle l’exactitude et la clarté.

Je me suis servi, pour les variantes et les additions, aussi bien que pour

  1. C’est ainsi qu’on trouvera dans l’appareil critique entre crochets quelques virgules nécessaires qui sont absentes des variantes ou des additions citées.
  2. Il suffit de dire ici une fois pour toutes que j’ai mis, d’après la 2e ou la 3e édition, le plus souvent d’après l’une et l’autre à la fois, des initiales majuscules aux mots suivants : Seigneurie, Gentil-homme, Couronne, Chasteau (suivi d’un nom propre), Damoiselle, Madame, Monsieur (désignant des membres de la famille royale), l’Escurie du Roy, Imperiale. Diete, Capitaine, Majesté, Principal (de collège). Laurier, Prieuré, Notaire, Messe, Benefices (ecclésiastiques), les Graces, la Parque, l’Aumosnier, les Religieux.