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Page:Binet - Les Idées modernes sur les enfants.djvu/216

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LA MÉMOIRE

chez les écoliers, mais que s’ils existent, on ne peut pas les reconnaître sûrement par les méthodes ordinaires, et qu’il n’y a pas lieu, pour le moment, de faire des groupements d’élèves sur une base aussi fragile et aussi équivoque.


V

l’éducation de la mémoire


Est-il possible d’augmenter sa mémoire ? De la rendre à la fois plus étendue et plus fidèle ? De retenir plus longtemps les faits appris, ou d’apprendre plus vite des faits nouveaux ? D’assurer la mainmise de la volonté sur nos souvenirs, de manière à ce qu’ils se réveillent dès qu’on en a besoin ? À ces premières questions, nous devons répondre résolument par l’affirmative. Depuis une trentaine d’années, on a fait dans les laboratoires, et avec des adultes de bonne volonté, tant d’expériences de mémoire, que nous connaissons maintenant les principales conditions qu’il est possible de réunir pour assurer le bon fonctionnement de cette faculté[1].

Il n’existe pas, à proprement parler, un procédé spécial, un truc, un secret merveilleux, qui nous permettrait d’amplifier notre mémoire par miracle et de retenir tout ce que nous voulons. Les gens qui prétendent le contraire et se vantent de donner de la mémoire à ceux qui n’en ont pas sont des marchands d’orviétan. La vérité est que tous les conseils qu’on

  1. Voir notamment : V. Henri, Éducation de la Mémoire, Année Psychologique, VIII, 1902, p. 1 ; Biervliet, Esquisse d’une éducation de la Mémoire, Gand, 1903 ; Claparède, Psychologie de l’Enfant et pédagogie expérimentale, Genève, 1908, p. 47 ; plus un nombre immense d’articles de Revues, parus surtout en Allemagne et en Amérique.