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Page:Binet - Les Idées modernes sur les enfants.djvu/349

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LES IDÉES MODERNES SUR LES ENFANTS

maîtres ? Veut-on connaître la valeur de quelque procédé nouveau et ses effets utiles ? Veut-on concilier les opinions contraires d’un maître et de son inspecteur ? On aura recours à la méthode de mesures que M. Vaney a organisée.

Veut-on connaître la valeur physique d’un enfant ? Le soupçonne-t-on d’avoir un développement corporel inférieur à celui de son âge ; une santé plus chétive ? Est-il nécessaire de tenir compte de cette donnée pour les leçons de gymnastique, pour les exercices de sport, pour les jeux, pour l’assistance scolaire, pour l’excuse d’une diminution de travail en classe, et enfin pour demander une intervention médicale ? Nous avons vu comment il faut s’y prendre, quelle est la marche à suivre, quelles sont les mensurations qui sont les plus significatives.

S’agit-il des examens à pratiquer sur les organes des sens ? Affaire importante, car les enfants, dont les défectuosités visuelles et auditives n’ont pas été reconnues, présentent un retard très préjudiciable dans leurs études. Nous avons rassuré le maître, trop prompt à s’alarmer de son incompétence, et nous lui avons montré qu’il est possible de diviser ces examens sensoriels en deux parties, dont l’une, de nature pédagogique, doit lui être confiée.

Pour l’appréciation de l’intelligence de l’écolier, nous avons dit au milieu de combien de circonstances compliquées et trompeuses on est appelé à se faire une opinion et de quelle nécessité est une méthode de mesure. Nous avons exposé cette méthode, qui est un instrument précieux, à la condition qu’il soit manié avec beaucoup de tact et d’intelligence. Et à ce propos nous avons affirmé qu’il existe une éducation de l’intelligence, c’est-à-dire un moyen de la développer, et que ce moyen ne consiste pas en leçons orales, mais en exercices d’entraînement, constituant ce que nous avons appelé une orthopédie mentale.