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L’ENFANT À L’ÉCOLE

3o Une altération des organes des sens, en particulier de la vision et de l’audition ;

4o Une insuffisance de développement intellectuel : l’enfant ne comprend pas, il manque d’intelligence ;

5o Une faiblesse de mémoire : l’enfant comprend, mais il ne retient pas ;

6o Une difficulté à comprendre l’aridité des idées abstraites et générales, avec bonne intelligence pour la vie pratique et les travaux manuels ;

7o Une désorientation momentanée, produite par quelque cause accidentelle : par exemple l’enfant a changé d’école et de maître ; ou bien il a été placé dans une classe trop forte pour lui ; ou enfin, la relation de sympathie ne s’est pas produite entre le maître et lui ;

8o Une apathie accentuée, ce qui constitue à proprement parler la paresse. C’est de l’inertie ou un défaut de goût pour le travail intellectuel, une insensibilité aux stimulants ordinaires de l’activité ;

9o De l’instabilité de caractère sous ses différentes formes ;

10o De l’indiscipline, c’est-à-dire une instabilité aggravée par un sentiment d’hostilité vis-à-vis du maître ;

11o En dernier lieu, notons l’influence souvent si grande de la famille, qui devrait collaborer à l’œuvre de l’école, et y collaborer à la fois matériellement, intellectuellement, moralement. Elle manque trop souvent à ce devoir, surtout dans les classes pauvres.

Cette série de faits concrets, qui nous est révélée par l’expérience, peut être résumée de la manière suivante : il faut, lorsque l’on cherche l’explication de quelque défaut chez un enfant, examiner tour à tour son état physique, ses organes des sens, son intelligence, sa mémoire, ses aptitudes et son caractère.

Ce seront là nos têtes de chapitre.