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LE CORPS DE L’ENFANT

Je préfère résolument le dynamomètre, quand on veut, par une exploration rapide, faire le diagnostic des forces d’un individu. Si l’on dispose d’un peu de temps et qu’on veuille faire une étude approfondie, c’est à un instrument d’un tout autre ordre, au spiromètre qu’il faut donner la préférence.

Le spiromètre est un composé de flacons, de poids ou de ressorts qui fait connaître la capacité respiratoire d’une personne, c’est-à-dire la plus grande quantité d’air qu’on puisse faire sortir volontairement de ses poumons, après une inspiration très forte. Beaucoup d’observations, toutes concordantes, ont démontré que la capacité respiratoire est la meilleure donnée que nous ayons sur la force de résistance ou capacité vitale d’un individu. Bien respirer est le signe le plus sûr qu’on est capable, non seulement de donner un gros effort, mais de prolonger cet effort et de fournir, par conséquent, un travail musculaire de quantité considérable. Or, bien respirer, c’est ventiler largement ses poumons la quantité de litres d’air qu’on fait passer à chaque respiration par son organe respiratoire mesure cette fonction. Ceux qui sont physiquement forts se reconnaissent à un petit signe, qui échappe au vulgaire, mais que les physiologistes connaissent bien il n’y a qu’à les regarder respirer naturellement ; leurs actes respiratoires sont peu nombreux et très profonds ; ils respirent lentement ; mais ils vont à fond dans leur souffle. C’est aussi le type de respiration des écoliers qui ont subi un entraînement physique rationnel, et qui sont en forme. Les non entraînés, les débiles du corps respirent, au contraire, par coups pressés et superficiels.


Je veux, pour conclure sur la valeur du spiromètre, citer encore une expérience ; comme la plupart de celles dont je parle, elle a été faite dans une école, et les conditions sont d’une si grande simplicité que