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VISION ET AUDITION

enfant, et quelles sont les conclusions d’intérêt pratique à tirer de cet examen.

Il fallait d’abord faire une simplification ; nous avons proposé, avec le Dr Simon, que l’on considérât un examen de la vision comme formé de deux parties bien distinctes : une partie pédagogique, qui peut être exécutée par tout instituteur ou par tout parent ; et une partie médicale, qui sera réservée au médecin oculiste.

La partie pédagogique est fort simple ; de quoi s’agit-il ? De déterminer avec précision à quelle distance maximum une personne peut lire des caractères imprimés d’une grandeur déterminée. C’est en cela que consiste la mesure de l’acuité visuelle d’une personne. Eh bien, nous le demandons, quel est le maître qui ne peut pas faire cette observation sur ses élèves, lorsqu’on l’a averti de quelques causes d’erreur qu’il doit éviter ? Faire cette mesure, c’est exécuter la partie pédagogique du travail ; ce ne sont pas seulement les maîtres, ce sont tous les parents qui en sont capables.

Reste la partie médicale, celle qui ne regarde pas l’instituteur, mais l’oculiste. En quoi consiste-t-elle ? Elle consiste, une fois qu’il est constaté que tel enfant n’a pas une vision normale, à rechercher les causes de cette défectuosité visuelle. Le médecin nous dira, par exemple, après un examen de l’œil à l’ophtalmoscope, ou après des épreuves variées, qu’il existe une opacité des milieux de l’œil, ou une malformation du cristallin, ou une lésion du fond de l’œil. Il nous dira voici de la myopie, voilà de l’astigmatisme, etc. Constatations délicates, puisqu’elles ne peuvent être faites que par un spécialiste ; constatations importantes, puisqu’elles dictent le traitement. Mais c’est un travail qui est tout à fait indépendant de celui de l’instituteur. Ce dernier, je le répète, n’a qu’une chose à faire, c’est de déterminer quels sont