Page:Biographie des femmes auteurs contemporaines françaises.pdf/112

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ger, faussaire hardi, hypocrite consommé, cherchant, disait-il, en Autriche un asile contre le ressentiment de Napoléon, eurent la faiblesse de consentir à un mariage qui, de la part de cet escroc du grand genre ; ne fut qu’une infâme supercherie à l’aide de laquelle il s’empara de la fortune de cette jeune personne, fortune qu’il dissipa honteusement et rapidement.

Mme de Carlowitz se propose de publier un jour ses mémoires. Ils feront connaître l’enchaînement de peines et de circonstances qui l’arrachèrent brusquement à une position brillante. Cette partie dramatique de sa vie mérite un récit particulier. Qu’il nous suffise de dire ici que Mme de Carlowitz, ayant dominé ses malheurs par son courage, mais pressée du besoin de ne plus habiter les lieux où elle les avait éprouvés, vint chercher en France une patrie adoptive, où elle put se livrer aux consolations dé l’étude et reprendre ses habitudes de méditation et de travail. Son premier soin, lorsqu’elle eut fixé sa retraite, fut de se rendre familière la langue française, d’en bien connaître le caractère et le génie, de parvenir à persuader aux Français éclairés avec qui elle causerait qu’elle était née en France ou qu’elle y avait toujours demeuré.

Cette préparation faite, elle se mit à écrire. Vinrent alors les mécomptes et les tribulations d’auteur. Depuis bien des années, en France surtout, les libraires éditeurs n’accueillent avec confiance que les ouvrages de personnes en réputation ; et ; d’un autre côté, tout nouvel écrivain, pour acquérir une réputation, a besoin de faire toute autre chose encore que de bons ouvrages : il faut qu’il perde son temps à entrer dans des coteries et sa dignité à poursuivre leur appui. S’il lès dédaigne, il peut arriver sans doute, mais lentement et à travers dé grandes difficultés.