Page:Biographie des femmes auteurs contemporaines françaises.pdf/206

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Dans le silence de la nuit. Félicité se dédommageait de l’isolement de la journée, en s’entourant des êtres que créait son imagination. Un roman intitulé : Émile et Rosalie, qui parut en 1820, fut le premier résultat de ce. travail nocturne. Dans cet ouvrage, on remarque plus de verve que de style, pins de chaleur que d’ordre, plus d’abandon que de combinaison. Peu de temps après, quatre nouveaux volumes furent publiés ; un touchant épisode de l’histoire romaine, la Mort de Virginie, en fournit le sujet. Plqs d’ordre, une plus grande habileté de style, de nombreuses recherches historiques, distin¬ guent ce roman, au frontispice duquel l’auteur plaça pour la première fois (1822) le nom moitié vrai, moitié faux d’Élisabeth Celnart,- que depuis elle a conservé, même après son mariage. -

Une fois engagée dans cette voie, elle voulut donner une direction utile aux travaüx littéraires qui la conso¬ laient de ses souffrances. D’abord elle fit quelques tenta¬ tives en différents genres. Il y avait peu d’ouvrages d’éducation destinés aux jeunes personnes qui déjà sont sorties de l’enfance, mais qui ne sont pas encore entrées dans le monde. Pour combler un peu cette lacune, M œ * Celnart publia successivement la Bonne Cousine, les Dimanches j Ut Sortie de pension. Ces écrits ont eu, pres¬ que tous, plus d’une édition ; ils méritent ce succès par une morale douce et pure, des leçons persuasives, une instruction solide et attachante. Les mêmes qualités dis¬ tinguent les Premiers du mois, .les Contes du bon Tuteur, petits livres destinés à un âge pliis avancé.

- En même temps qu’elle s’occupait dé ces premiers ouvrages d’éducation, M œc Celnart composa’ trois ou¬ vrages remarquables’, que leur rapprochement rendait plus remarquables oncore.

Elle souffrait, elle était pieuse ; souvent elle dut cher-