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Page:Biographie des femmes auteurs contemporaines françaises.pdf/208

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d’un autel chrétien, et recevant doublement la vie nou¬ velle par le baptême et le mariage.

Jusqu’à ce moment, des romans, quelques poésies, quelques volumes destinés à l’éducation plutôt qu’à l’in¬ struction de la jeunesse, avaient occupé presque unique¬ ment Mme Celnart. Mais à cette époque elle entreprit une longue série de travaux plus sérieux et d’une utilité plus immédiate.

M. Roret venait de commencer sa collection de Ma¬ nuels. Les arts qui conviennent aux femmes devaient y trouver place ; il confia à Mme Celnart cette tâche diffi¬ cile, et l’invita à décrire dans un Manuel des demoiselles, tous les travaux à l’aiguille. C’était une entreprise péril¬ leuse. Saint-Aubin l’avait tentée naguère avec peu de succès pour la collection de l’Académie des sciences ; cet échec n’effraya pas M rar Celnart. Très habile à faire les raille petits ouvrages qui occupent les loisirs de tant de femmes et sont l’unique ressource de tant d’autres, elle les décrivit à mesure qu’elle les exécutait ; allant alter¬ nativement de son bureau au métier de broderie, au carreau à dentelle, à la tapisserie ; tenant en quelque sorte la plume d’une main, et de l’autre tour à tour le crochet, les fuseaux ou l’aiguille.

Le succès de ce volume la détermina à prendre une part active à la rédaction des Manuels. Tous ceux qui sont consacrés à des travaux de femme furent .exécutés par elle. Ensuite vinrent les volumes destinés à l’écono¬ mie domestique. Jusqu’alors les livres de cette nature étaient une compilation faite au hasard de recettes bonnes ou mauvaises. S’écartant de cette méthode facile, elle classa les procédés, les compara, les choisit et sut élaguer ce qui avait vieilli, ce qué la science réprouvait. Elle mit de la sorte en circulation dans la classe la moins éclairée, beaucoup dénotions utiles et combattit plus d’un