Fait révolter un jeune sang ;
Refus muet, dédain suprême,
Puis l’aigreur qu’en marchant on sème,
Hélas! que peut-être on ressent !
Chacun souffre ; un cri lamentable
Dit partout l’homme malheureux,
L’homme de bien pour son semblable,
Et les égoïstes pour eux.
Ce fruit aride des années,
Qu’à nos seules tempes fanées
Un œil jaloux découvrirait ;
Ce fond de misère et de cendre,
Enfants, faut-il donc vous l’apprendre ?
En faut-il garder le secret ?
Le bonheur s’enfuit assez vite,
Le mal assez tut est venu ;
S’il est vrai que nul ne l’évite.
Assez tôt vous l’aurez connu.
Jouez, jouez, âmes écloses.
Croyez au sourire des choses
Qu’un matin d’or vient empourprer !
Dans l’avenir à tort on creuse ;
Quand la sagesse est douloureuse,
Il est plus sage d’ignorer.
Mais du moment qu’on n’est plus, comme Gray, un célibataire
mélancolique et sensible, du moment qu’on est
père, qu’on est mère surtout, on ne s’en tient pas à ces
vagues craintes, à ce quiétisme désolé. On est à la fois
plus intéressé à la vigilance et plus accessible à l’espérance
que cela. On sent que beaucoup de ces nuages
d’épouvante, que l’imagination de loin assemble à plaisir,
s’évanouissent dans le détail et à mesure qu’on
aborde chaque sentier. Mme Guizot, qui, en toutes choses,
était une nature opposée au vague inquiet et au
rêveur, l’ennemie de ce qui n’aboutit pas et de tout fantôme,
eut un souci dès qu’elle fut mère, et elle alla droit