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Monclar, le comte de Rémusat, membre de la Ch. des députés ; le comte Jules de Rességuier, Alexandre Soumet, de l’Acad. française ; de Sainte-Beuve, Eugène Sue, de Sénancour, de Salvandy, conseiller-d’État ; Eugène Scribe, Jules Sandau, Vitet, secrétaire-général au ministère du commerce ; Villexave père, etc., etc.


PROSPECSTUS.

Sans qu’il soit nécessaire d’engager une controverse sur ce que vaut la littérature de notre époque, on peut dire que les femmes ont pris une part active à l’émancipation intellectuelle qui s’est accomplie ; qu’elles ont forcé le bon goût et la loyauté à rendre justice à leurs travaux, et qu’elles se sont affranchies de cette sorte de servitude qui leur imposait la loi de comprimer ce qu’il y a d’esprit, d’imagination et de génie en elles. On s’accoutume, enfin, à les voir traiter des sujets graves avec le tact délicat qu’elles apportent dans tout ce qu’elles font ; on ne se récrie plus de ce que la même plume qui a tracé un article de modes se permet aussi d’aborder les questions les plus élevées de morale, de religion et de philosophie. Il en advient alors que la femme auteur n’est plus une de ces précieuses ridicules que stigmatisait si bien le siècle de Molière : cette femme, aujourd’hui, cesse d’être une sorte de phénomène, car la société lui donne à chaque instant des rivales ; elle ne s’enorgueillit plus d’un savoir emprunté, car les palmes qui se cueillent sans cesse sous ses yeux l’obligent à acquérir une instruction positive.

Offrir les progrès qui se sont réalisés parmi les femmes auteurs du xixe siècle, en nous livrant à une appréciation consciencieuse du genre d’esprit et des œuvres de chacune d’elles en particulier, nous a paru une actualité qui devait être accueillie de tous ceux qui s’intéressent au mouvement qui s’opère dans les idées de la génération présente, et nous avons entrepris la Biographie que nous publions.

Mais en nous occupant de la classe de femmes que nous signalons, nous nous sommes prescrit rigoureusement de ne jamais oublier que nous n’avions à examiner que leur vie littéraire, qu’un mur d’airain devait toujours s’élever entre nous et leur gynécée. Nous avons voulu faire connaître, avec indépendance, ce