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portait. Comme ils étaient tous deux en présence de l’officier public, pour cette triste cérémonie, celui-ci, s’apercevant que le comte de Saint-Simon pleurait, s’adressa à sa femme qu’il supposait demanderesse, et l’engagea à prendre en considération le chagrin de son époux, et à se désister de son entreprise. Ce quiproquo dura jusqu’au moment où Mme de Saint-Simon se trouva dans la nécessité de dire que le divorce avait lieu sur la demande de son mari.

Enfin, quand tout fut terminé légalement. M. de Saint-Simon fit jurer à celle qui n’était plus sa femme, de porter son nom tant qu’elle ne formerait pas de nouveaux nœuds.

C’est alors que Mme de Saint-Simon se vit obligée d’avoir recours à ses talents pour vivre. À cette époque, les romances étaient fort à la mode à Paris et dans toute la France. Elle en composa plusieurs recueils, paroles et musique, qui eurent une très grande vogue et lui fournirent quelques ressources pécuniaires. Encouragée par ce succès, il lui vint en pensée de composer la musique d’un opéra, que Grétry s’était chargé de foire recevoir et répéter ; il s’agissait de trouver un poëme. Après avoir sollicité pendant plus d’un an tous les gens de lettres que M m0 de Saint-Simon connaissait, pour en obtenir ce qu’elle désirait, elle crut s’apercevoir que ceux mêmes qui lui portaient l’intérêt le plus sincère ne pouvaient vaincre la défiance que faisait naître un talent de femme. Elle prit donc la résolution d’écrire elle-même les paroles d’un opéra. Par malheur, la pièce était achevée, quand elle s’aperçut que ce prétendu poëme n’était qu’une petite comédie, qui ne se prêtait nullement à être mise en musique. M me de Saint-Simon, ne voulant cependant pas perdre tout le fruit de son travail, alla trouver Picard, alors directeur du théâtre