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il faisait partie en 1630. Il peignait particulièrement des paysages et des cavalcades. Quelques-unes de ses œuvres ont été gravées par Londerzeel. Toutefois, les musées de Bruxelles et d’Anvers ne possèdent aucune œuvre de ce maître dont la vie est peu connue.

Alph. Wauters.

Nagler, Kunstler Lexicon, t. I, p. 24.

AFFLIGHEM (Guillaume D’), poëte, hagiographe, vivait au xiiie siècle. Voir Guillaume d’Afflighem.

AGATHOCHRONUS (A.), moine de Lobbes, poëte latin, 1594. Voir Bontemps.

AGILFRIDE ou AGILFROID (Agelfredus ou Egilfridus), moine d’Elnon, d’abord abbé du monastère de Saint-Bavon à Gand et de celui d’Elnon, fut choisi évêque de Liége, après la mort de Foucher ou Fulcaire, vers l’an 765. Il était d’une naissance illustre, et on assure même qu’il était parent de Charlemagne. Son origine, mais plus encore son propre mérite, lui donnèrent une grande considération à la cour de l’Empereur, qui lui accorda plusieurs franchises et des biens considérables en faveur de son église. Lorsque ce puissant monarque eut vaincu Didier, le dernier roi des Lombards, et qu’il l’eut emmené avec lui pour le reléguer avec sa femme Ansa à Liége, ce fut à Agilfride qu’il recommanda le soin d’adoucir les peines de son exil. Au reste, le nom de cet évêque n’a pas laissé des traces très-marquées dans l’histoire. On croit qu’il mourut vers l’an 787. Sigebert de Gembloux le nomme évêque et abbé tout ensemble, ce qui ferait présumer qu’il avait conservé le titre d’abbé pendant son épiscopat. Le premier biographe de saint Lambert, Godescale, diacre de l’église de Liége, a, dit-on, composé la vie de ce saint par ordre d’Agilfride.

Voyez les historiens de Liége et Gallia Christ. nov., t. III, p. 831, et t. V, p. 175.

P. F. X. de Ram.

AGILOLFE, abbé de Stavelot, évêque de Cologne, vécut au viiie siècle. Une grande confusion règne dans l’histoire et les actes de ce personnage. On sait qu’il succéda, en 746, dans le gouvernement abbatial de Stavelot, à saint Anglin, entre les mains duquel il avait fait sa profession en 744 ; que la même année, il devint évêque de Cologne et que, après avoir exercé ces fonctions pendant quatre ans, il revint à Malmedy. En 748, le pape Zacharie lui adressa une lettre pour lui recommander, ainsi qu’aux autres évêques francs, l’apostolat de saint Boniface. Il fut martyrisé à Amblève, très probablement dans la seconde moitié du viiie siècle, d’après Mabillon et les Bollandistes ; mais on n’a pas découvert les motifs de son martyre. Il fut inhumé à Malmedy. En 1065, son corps fut transporté dans l’église de Sainte-Marie ad gradus, à Cologne, où il repose encore.

A. de Noue.

AGNUS (Jean), écrivain ecclésiastique, né à Gand, décédé en 1296. Voir Lammens (Jean.)

AGRICOLA (Alexandre), compositeur de musique, né vers 1466, mort vers 1526. On possède bien peu de renseignements sur cet artiste, qui fut au nombre des musiciens belges les plus célèbres de la fin du xve siècle et du commencement du xvie. Une épithaphe et une complainte fournissent les seules indications qu’on puisse consigner dans sa biographie. Son nom, selon l’usage des lettres du temps, fut probablement latinisé. L’épitaphe dont il est ici question se trouve dans un recueil de motets dont les exemplaires sont fort rares et qui est intitulé : Symphoniœ Jucundœ alque adeo breves quatuor vocum, cum prefatione M. Lutheri. Ce n’est point, à proprement parler, une épitaphe, bien que le titre soit ainsi conçu : Epithaphium Alex. Agricolœ Symphonistœ regis Castilliœ Philippi ; c’est un dialogue où la Musique en pleurs répond aux questions qui lui sont faites sur Agricola qu’elle qualifie d’objet de ses soins et de sa gloire. Voici le texte de cette pièce qu’un des auteurs du recueil cité plus haut avait mis en musique :

Musica quid defles ? Periit mea cura decusque.
Estne Alexander ? Is meus Agricola.
Dic age, qualis erat ? Clarus vocum manuumque.
Quis locus hunc rapuit ? Vavoletanus ager.
Quis Belgam hunc traxit ? Magnus rex ipse Philippus.
Quo morbo interiit ? Febre fervente abiit.
Aetas quœ fuerat ? Jam sexagesimus annus.
Sol ubi tunc stabat ? Virgineo in capite.

La question : Quis Belgam hunc traxit