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de toute catégorie. À la première vue, il semblait qu’on n’avait à s’occuper que des hommes les plus célèbres de la Belgique et qu’il ne s’agissait que de faire leur éloge. C’eût été là tout simplement reprendre en sous-œuvre la publication des Belges illustres, faite il y a quelques années et refondue plus tard dans une seconde édition de luxe. Mais en y regardant de plus près, on s’aperçut qu’une pareille entreprise s’éloignerait complétement du but indiqué. Il convenait, en effet, de composer un livre où tous les Belges remarquables, n’importe à quel titre, reçussent l’hospitalité, un ouvrage qui présentât l’ensemble de tous les hommes du pays dont la mention fût digne d’être conservée, c’est-à-dire un dictionnaire biographique consacré à la nation belge.

Cependant, M. de Reiffenberg, dans la note qu’il communiqua à la classe des lettres, le 4 août 1846, avait envisagé la question différemment.

Le travail confié à l’Académie devait être, d’après lui, un aperçu historique, un résumé dans l’ordre chronologique des faits et gestes de tous les hommes qui ont contribué à rehausser la gloire de la Belgique, tant sous le rapport artistique, scientifique et littéraire que sous d’autres également dignes d’être signalés. Il proposait donc de charger chaque classe de la rédaction et de la publication d’aperçus généraux de cette espèce, dans les conditions suivantes : la classe des lettres aurait rédigé la partie littéraire, politique et militaire ; la classe des sciences, la partie scientifique ; la classe des beaux-arts, la partie artistique.

Selon M. de Reiffenberg, le meilleur plan à suivre était celui adopté par les rédacteurs de l’Histoire littéraire de la France.

Tout en reconnaissant sa parfaite compétence, nous pensons que le savant académicien ne s’attachait qu’à un côté de la question et considérait trop exclusivement l’œuvre dont la compagnie est chargée, au point de vue de l’histoire de la littérature seule. C’est cette même manière de voir qui a fait surgir plus tard, au sein de la commission, l’idée de publier des biographies professionnelles, c’est-à-dire d’écrire la vie d’hommes appartenant à certains groupes caractérisés, et de présenter ainsi, par ordre chronologique, le tableau du mouvement des sciences, des lettres et des arts. Mais une des difficultés inhérentes à ce mode de procéder, c’est que le même individu, par la nature complexe de ses travaux, par les faits qui ont signalé sa carrière, appartient parfois à plusieurs groupes.

Revenant donc à notre point de départ, à savoir que la Biographie nationale ne devait être qu’un dictionnaire, il fut résolu qu’on indiquerait d’abord les sources qu’il convenait de consulter pour rédiger les notices.

Dans les vastes collections biographiques ou encyclopédiques, telles que celles de Bayle, Moréri, Ladvocat, Michaud, Courtin, Ersch et Gruber et tant d’autres, les Belges sont en général trop oubliés, et quand ils obtiennent droit