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d’Elnon, mort en 693 ou en 694. Il appartient à cette phalange de disciples de saint Amand qui continuèrent, après la mort du maître, à répandre en Belgique les lumières de l’Évangile et les bienfaits de la civilisation.

Saint Amand, ayant reçu de Childéric II la terre de Barisi (Barisiacum), en Laonnais, chargea André d’y construire un monastère ; il le rappela ensuite, vers 683, pour lui confier le gouvernement de l’abbaye d’Elnon[1]. Après la mort de l’apôtre des Flandres, André administra cette communauté pendant environ dix ans, tout en restant fidèle aux traditions de saint Amand, et persévérant, avec le zèle le plus louable, à remplir dans la retraite la mission civilisatrice de l’apostolat.

Eugène Coemans.

Acta SS., Februarii, t. I, p. 903. — Ghesquiere, Acta SS. Belgii, t. IV, p. 653. — Le Glay, Cameracum christianum, p. 183.

ANDRÉ DE FLORENCE, évêque de Tournai, mort en 1343. Voir Malpiglia (André-Ghini).

ANDRÉ (Valère), savant historien et jurisconsulte, professeur à l’Université de Louvain, né à Desschel, bourg de la Campine, ancien Brabant, le 27 novembre 1588, mort à Louvain, le 29 mars 1655. Écrivain latin, il traduisit lui-même son prénom et son nom de famille Walter Driessens[2] et s’appela toujours Valerius Andreas, ajoutant quelque-fois l’épithète de Desselius, du nom de son lieu natal. Sa première éducation s’acheva à Anvers, où il eut pour maître le père André Schott, un des plus célèbres d’entre nos érudits, et pour amis Aubert Le Mire ou Mirseus, et François Schott. Avant d’aller faire son cours de philosophie à Douai, il avait déjà contracté le goût des savantes recherches, et s’était rendu apte à des travaux littéraires fort variés. Il allait les reprendre à Anvers sous les auspices de ses protecteurs, quand il fut appelé à l’Université de Louvain. Joignant la connaissance de l’hébreu à celle des langues classiques, il fut nommé, en 1611, professeur de langue hébraïque au collége des Trois-Langues, qui venait d’être rouvert et restauré.

La carrière publique de Valere André commença à l’âge de vingt trois-ans : elle fut partagée entre différentes études et marquée par des fonctions diverses qui le retinrent à Louvain, constamment attaché au service de l’Alma Mater. Il conserva la chaire d’hébreu jusqu’à sa mort ; mais il ne voua pas une application exclusive à la langue sacrée, qui n’avait alors qu’une faible part dans le mouvement des controverses théologiques. Suivant l’exemple d’un grand nombre, il fréquenta assidûment les cours de la Faculté de droit pour prétendre au grade de docteur, qu’il obtint le 22 novembre 1621, et qui lui valut, en 1628, une chaire fort briguée, celle des Institutes (Regius Institutionum imperialium professor). Une troisième fonction lui fut assignée en 1636, celle de directeur de la bibliothèque publique de l’Université (Bibliothecœ prœfectus). Qu’on ajoute à ces fonctions la charge de dictator, qu’il remplit de 1642-1643, et celle de recteur, qui lui fut conférée deux fois (1644 et 1649), on conviendra qu’il avait les meilleurs titres pour devenir le premier historien de l’Université de Louvain, en même temps que le promoteur des recherches d’histoire et de biographie nationales. Valère André était entouré d’estime et de respect pour ses talents, et aussi pour la bonté inaltérable de son caractère, quand il mourut, âgé de soixant-sept ans, après avoir été pendant quarante-trois années membre de l’Université. Un an après sa mort, lors des funérailles solennelles célébrées en l’église de Saint-Pierre, Bernard Heimbach, professeur au collége des Trois-Langues, prononça, en latin, son oraison funèbre (Justa Valeriana seu Laudatio funebris, etc. Lov., 1656 ; in-4o).

Valère André avait épousé, en 1621, Catherine Baeckx, de Malines, nièce du jurisconsulte Adrien Baeckx, qui avait,

  1. Aujourd’hui Saint-Amand, en France, à trois lieues de Tournai.
  2. D’après les règles admises pour la Biographie nationale, c’est à ce mot que devrait se trouver l’article de ce savant, mais le nom d’André Valère, qu’il a pris lui-même, étant devenu populaire et consacré, nous n’avons mis qu’un renvoi à Driessens.