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une série déjà considérable de biographies par ordre alphabétique, précédée d’un dictionnaire géographique du Belgium (Bibliotheca belgica in qua Belgicœ seu Germaniœ inferioris provinciœ urbesque, viri item in Belgio vita scriptisque clari et librorum nomenclatura. Lovanii, apud Henricum Hastenium, 1623, p. 790 ; in-8o). Dans le dessein de perfectionner son œuvre, il continua ses recherches, et s’il fut empêché, par les devoirs du professorat, de visiter les villes et les bibliothèques, comme l’ont fait, dans la même période, Miræus et Sanderus, il entretint au moins des correspondances avec des savants du pays et de l’étranger pour mettre à profit des sources placées loin de lui. Ainsi, se disposa-t-il à donner, vingt ans après, la seconde édition du même ouvrage, plus étendue de la moitié que la première (Editio altera, duplo auctior. Lovanii, Zeghers, 1643 ; 900 pp. in-4o, sans les préliminaires). Ce recueil, qui est peut-être le plus beau titre littéraire de Valère André, a fourni le plan et les matériaux de la Bibliotheca Belgica que J.-B. Foppens publia, en 1739, en deux volumes in-4o ; on le juge digne d’être encore consulté, même après l’extension que le docte polygraphe lui a donnée à l’aide de documents nouveaux et avec le secours des livres de deux contemporains de l’auteur, Miræus et Sweertius. À propos de ce dernier, on doit tenir Valère André comme ayant été accusé injustement, sinon de plagiat, du moins d’indélicatesse, par un ancien ami, dans les Athenœ Belgicœ, 1628. Deux lettres de l’époque, récemment publiées, éclaircissent les faits en faveur du premier. Son travail personnel atteste partout un discernement infiniment supérieur, et se distingue par un emploi intelligent des documents qu’il s’était procurés et des conseils qu’il avait reçus. La grande biographie que l’on doit au professeur de Louvain n’est pas exempte de défauts et d’inexactitudes ; mais elle tire son importance du nombre et de la richesse des notices qui la composent. Sans entrer dans les détails, on serait fondé à la critiquer principalement sur deux points : la citation inexacte d’une foule d’ouvrages, surtout par rapport à la langue dans laquelle ils ont été écrits, et l’absence de jugements qui éclairent le lecteur sur le mérite relatif des écrivains les plus distingués dans chaque genre.

En même temps qu’il payait un large tribut aux lettres nationales, Valère André concentrait ses efforts sur l’histoire même de la grande école à laquelle il appartenait. Plusieurs de ses publications en font foi : ce sont d’abord les annales deux fois séculaires de l’Alma Mater de Louvain, qu’il mit au jour, en 1635, sous le titre de Fasti Academici studii generalis Lovaniensis (in quibus origo et institutio Academiœ ; item series Rectorum, Cancellariorum, Conservatorum, in qualibet Facultate Fundatorum et Benefactorum ejusdem Unversitatis. Lovanii, apud Joannem Oliverium et Corn. Coenesteyn, 1635 ; 230 pp. in-4o). Il regarda ce nouveau travail comme un appendice, comme un couronnement du précédent. Il se crut autorisé à le produire sans porter préjudice à l’Academia Lovaniensis de son collègue Nicolas Vernulæus, parce qu’il était parvenu à une appréciation plus profonde du mérite des hommes qui avaient illustré toutes les Facultés et contribué à la gloire du pays tout entier. Il n’avait eu sous les yeux qu’un texte incomplet des Annales manuscrites de Louvain et de son université par Jean Molanus. Maintenant que l’on possède les quatorze livres de ces Annales, publiées en 1862 par les soins de Mgr de Ram, sous les auspices de la Commission royale d’histoire, il est permis de juger mieux qu’auparavant de l’étendue et de l’originalité des recherches consacrées par Valère André à l’histoire de l’institution universitaire.

Ce corps savant lui demanda bientôt après un autre genre de services qui s’accordait parfaitement avec ses habitudes laborieuses. Il fut placé à la tête de la bibliothèque publique qui avait été établie aux Halles, en 1636, et il prononça à ce sujet, le 1er  octobre de cette année, lors de l’ouverture des cours, une harangue insérée plus tard dans les Auspicia Bibliotheca publicœ Lovaniensis, à la