de Saint-Luc, il occupait ces fonctions lorsque, sur les instances du peintre André-Corneille Lens, les artistes furent séparés de la gilde, ce qui l’obligea à résigner sa dignité de doyen. Anthonissen, qui peignit avec succès à l’huile, a produit un grand nombre de peintures à l’aquarelle. Ses œuvres se font remarquer par une touche habile et un effet agréable. Il a formé de bons élèves, entre autres Simon-Alexandre Denis, Jacques-André-Joseph Trachez, et surtout le célèbre peintre d’animaux Balthasar-Paul Ommeganck.
ANTHONISSEN (Pierre), prédicateur, vivait à Gand dans la seconde moitié du xviiie siècle. On ne connaît pas au juste le lieu de naissance d’Anthonissen ; mais il est certain qu’il est originaire de la Flandre. Son nom et quelques détails sommaires sur sa vie sont les seuls renseignements qui soient parvenus jusqu’à nous. Il appartenait à l’ordre des Dominicains et fut promu au grade de docteur en théologie ; mais c’est surtout son talent de prédicateur qui a sauvé son nom de l’oubli. On a de lui une collection de sermons et de méditations, souvent réimprimée et remarquable pour l’époque de décadence littéraire de la langue flamande dans laquelle il écrivait. En effet, son style est généralement élevé, assez pur, et exempt de gallicismes. Ses sermons ont été publiés au complet, sous le titre de : Den lydenden en stervenden Jesus, in honderd twintig meditatien afgebeeld. Gand, 1807, chez A. Steven ; 4 vol. in-8o de 400 pp. chacun.
ANTINES (D. François-Maur D’), historien, né à Gonvreux (Namur) en 1688, mort en 1746. Voir Dantines (D. François-Maur).
ANTOINE DE BOURGOGNE, duc de Brabant, de Lothier, de Limbourg et de Luxembourg, marquis du saint-empire, né en 1384, mort à Azincourt le 25 octobre 1415. Deuxième fils de Philippe le Hardi, Antoine de Bourgogne épousa, en avril 1402, Jeanne de Saint-Pol, fille unique de Waleran III, comte de Saint-Pol et de Ligny, et de Mahaut de Rœulx. Son père, le plus proche héritier du duché de Brabant, à titre de sa femme, Marguerite, nièce de la duchesse Jeanne, fit plusieurs tentatives infructueuses pour assurer cette succession à sa famille. Ce ne fut qu’en 1404 que la duchesse consentit à abdiquer sa souveraineté, et elle engagea alors les états à conférer la régence à Antoine de Bourgogne, son petit neveu, qui, la même année, fut nommé ruward (gouverneur).
En 1405, Antoine de Bourgogne prit part, avec son frère Jean sans Peur, à la lutte entre les Bourguignons et les Armagnacs. À la mort de la duchesse Jeanne (1406), il fut investi, par le testament de Philippe le Hardi, du titre de duc de Brabant et de Limbourg, et donna, dès le commencement de son règne, libre cours à l’impétuosité de son caractère. Le duc Renaud de Gueldre se refusait à lui faire hommage pour les fiefs qu’il tenait du Brabant, et les habitants de Maestricht ne voulaient pas prêter serment à leur nouveau souverain. Antoine s’adressa aux villes qui, à l’exception de Bois-le-Duc et d’Anvers, ne lui accordèrent aucun secours. Il n’en entreprit pas moins son expédition, assiégea Maestricht et prit cette ville le 9 octobre 1407. Le même jour, il recevait, près de Grave, l’hommage du duc de Gueldre. L’empereur Robert, à la suite de cette expédition, se désista des prétentions qu’il avait élevées sur la possession des duchés de Brabant et de Limbourg, comme fiefs de l’Empire. Sommés par lui, le 22 décembre 1406, de reconnaître la justice de ses prétentions, les états du Brabant n’avaient tenu aucun compte de cette démarche.
Le 12 août 1407, Antoine de Bourgogne perdit sa femme, qui lui avait donné Jean IV, son successeur ; Philippe de Bourgogne, né le 25 juillet 1404, mort le 4 août 1430, et Antoine, mort jeune. Il songea bientôt à une seconde union et porta ses vues sur Élisabeth de Gorlitz, fille de Jean de Luxembourg, duc de Gorlitz, et de Richarde de Mecklenbourg. L’empereur Wenceslas, l’oncle de la duchesse, le seconda dans ce projet, et le contrat de mariage fut signé à Prague le 27 avril 1409. Antoine et Élisabeth prirent les titres de duc et duchesse de
