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poésie de grand mérite, tant sous le rapport de l’expression que sous celui des idées et du sentiment. Ses derniers morceaux sont la plupart ascétiques et contiennent des aspirations élevées vers Dieu et la sainte Vierge. D’autres sujets sont puisés dans l’histoire, tels que l’ode sur la défaite des Normands près de Louvain, en 893[1], l’éloge de l’Université[2] et la belle pièce sur la chute de Napoléon[3]. Il laissa quelques bons sermons en manuscrit, que M. l’avocat Huygens de Louvain conserve avec soin. C’est par erreur que l’éditeur des poésies de François van Arenbergh, qui sortirent des presses de Van Linthout et Cie à Louvain, en 1861, y inséra la légende de sainte Dymphne, patronne de l’église de Gheel. Cette romance historique, qui fut couronnée par la Société littéraire d’Assenede, en 1838, est due à M. F.-J. Blieck, et parut déjà dans le premier volume de ses Mengelingen, publiés à Courtrai en 1839.

Ph. Blommaert.

ARGENTEAU (MERCY D’). Divers personnages ont porté ce nom. Voir Mercy d’Argenteau.

ARGENTEAU (Renaud D’), sire d’Argenteau et de Hermalle, dit le bon chevalier, vivait au xive siècle. Il se qualifiait prince de Montglion, sénéchal du duché de Limbourg. Les chroniques liégeoises de l’époque sont remplies du récit de ses exploits. En 1328, il se trouva à la tête d’une troupe d’Allemands pour le service d’Adolphe de la Marck, évêque de Liége, contre les Liégeois. La valeur qu’il déploya à la bataille dite du Thier de Nierbonne, lez-Hui, amena la défaite des Liégeois. Ceux-ci, à leur tour, assiégèrent le sire d’Argenteau dans son château, en 1347, et s’emparèrent de la forteresse, malgré la vigoureuse résistance des défenseurs et malgré les efforts du duc Jean III de Brabant, qui était allié du sire d’Argenteau.

Le général Guillaume.

Goethals, Dictionnaire généalogique.

ARGENTIL (Charles D’), compositeur de musique, vivait au xvie siècle. Les détails biographiques manquent sur ce musicien, qui fut chanteur et compositeur de la chapelle pontificale dans la première moitié du xvie siècle. Contrairement à l’assertion de l’abbé Baini, qui, dans son ouvrage Memorie storicocritiche della vita et delle opere di Giovanni Pierluigi da Palestrina, vol. I, page 20, range d’Argentil parmi les musiciens flamands, M. Fétis le croit originaire de la Picardie, où il existe une famille de ce nom. Aucun document n’est venu jusqu’ici trancher la question entre les deux savants musicographes. Quelques motets de Charles d’Argentil ont été imprimés dans des recueils publiés en Italie, antérieurement à 1550.

Chev. L. de Burbure.

ARMIGER (Nicolas), du pays de Luxembourg, docteur en théologie, était provincial, à Cologne, de l’ordre de Saint-François. Hontheim, dans son Histoire diplomatique de Trèves, renseigne un ouvrage que ce religieux a publié à Trèves, en 1630, et qui porte le titre de : Currus mystico-historicus sancti Francisci.

Le père Armiger est mort, selon Bertholet, en 1560, ce qui est probablement une erreur d’impression et une transposition de chiffres, au lieu de 1650.

A. de Noue.

Neyen, Biographie luxembourgeoise.

ARNAL (Jean), colonel du génie, chevalier de l’ordre de Marie-Thérèse, né dans les Pays-Bas autrichiens, mort à Bruxelles, le 11 septembre 1793, à la fleur de l’âge. Après avoir fait ses études à l’Académie militaire de Vienne, il entra dans le corps des ingénieurs, et était arrivé au grade de lieutenant-colonel, lorsque l’empereur Joseph II s’engagea, en 1788, dans une guerre contre les Turcs. Arnal se distingua pendant cette campagne : il assista aux siéges de Dubieza et de Novi, forteresses situées sur l’Unna, aux confins de l’Autriche et de la Turquie, dirigea les travaux du génie et contribua efficacement par ses plans, aussi bien conçus qu’heureusement exécutés, à la prise de la dernière de ces

  1. Voir page 229 du Middelaer, t. III ; 1842-1843
  2. Voir p. 20 des Lettervruchten van het Leuvensch Genootschap : Tyd en Vlyt ; 1854. Plusieurs morceaux de notre auteur portent les initiales E. V. D. B.
  3. Voir p. 141, du Nederduitsch Overzicht, t. II. Ce volume contient six pièces de Van Arenbergh.