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la délivrance de Vienne, en 1683, par Jean Sobieski, le comte d’Aspremont prit part aux guerres de Hongrie et s’y distingua sous l’électeur de Bavière que l’empereur Léopold avait mis à la tête de ses armées. En 1690, il défendit héroïquement Belgrade assiégée par le grand visir Kiuperli-Mustapha et, après un assaut terrible où périrent la moitié des défenseurs, il parvint, de concert avec le duc de Croy, à se jeter de l’autre côté du Danube et à soustraire ainsi le reste de la garnison au massacre qui la menaçait (8 octobre). Le comte d’Aspremon t avait épousé, en 1679, la princesse Charlotte de Nassau-Dillenbourg. Devenu veuf, il se remaria, en 1691, à la princesse Julie-Barbe Ragotczi, veuve du célèbre Tekely qui fut un instant roi de Hongrie, et sœur du prince Ragotczi qui, après avoir suscité, en Hongrie, une révolte contre l’empereur Léopold, devint prince de Transylvanie et fut élu roi de Pologne. La princesse Julie sa sœur, héritière de biens immenses, les porta dans la maison d’Aspremont-Lynden par son mariage avec le feld-maréchal d’Aspremont.

Général Guillaume.

Moreri, Dictionnaire historique. — Piron, Levensbeschryving. — Histoire des sièges et batailles.

ASPREMONT-LYNDEN (Guillaume-Joseph-Hyacinthe-Gobert-Maurice, comte D’), feld-maréchal au service d’Autriche, commandeur de l’ordre de Marie-Thérèse chambellan de l’impératrice, né à Barvaux, au pays de Liége, en 1702, mort à Znaïm en 1779, fils du précédent. Il fit avec distinction la guerre contre les Turcs et la guerre de sept ans ; reçut, après la bataille de Collin, en récompense de sa brillante valeur, la croix de commandeur de l’ordre de Marie-Thérèse et le gouvernement de la Moravie.

Général Guillaume.

Wurzbach, Lexicon des Kaisersthums OEstenreich.

ASPREMONT-LYNDEN (Herman D’), chevalier, baron du saint-empire, de Reckheim, de Richolt, etc., fils de Thierry, premier conseiller d’État et grand maître de la cour du prince de Liége, né à Liége en 1547, mort le 5 juin 1603. Herman d’Aspremont fit avec distinction la guerre en Italie, en Hongrie, aux Pays-Bas et dans le pays de Cologne ; il leva un régiment pour le service de l’électeur de Cologne, Ernest de Bavière, devint gouverneur et capitaine général de Cologne, souverain et grand maïeur de Liége, remplit diverses ambassades auprès de l’empereur Rodolphe et des princes allemands. Il rebâtit avec magnificence le château de Reckheim.

Général Guillaume.

Piron, Levensbeschryving. — Moreri, Dictionnaire historique. — Butkens, Annales généalogiques de la maison de Lynden.

ASPREMONT-LYNDEN (Robert D’), baron de Froidcourt, seigneur de Stumont, chevalier de Saint-Jacques, frère du précédent, né à Liége en 1535, mort le 16 septembre 1610, à Theux, dans le marquisat de Franchimont. Il embrassa la carrière militaire dès l’âge de dix-sept ans et fit ses premières armes avec les troupes qui, sous le comte de Rœulx, combattirent, en 1552, l’invasion française en Artois. Il assista, l’année suivante, aux siéges de Thérouanne et de Hesdin et se conduisit valeureusement à Pecquigny. Plus tard, il passa en Italie sous les ordres d’André Doria, y obtint le commandement d’une galère, mais tomba entre les mains de l’amiral ottoman Dragut, qui dévastait les côtes du royaume de Naples. Le roi Philippe II paya la rançon, de Robert d’Aspremont, qui, peu de temps après, défendit la forteresse de Gerbe contre le même Dragut et fut de nouveau fait prisonnier. Après être resté captif à Constantinople pendant six mois, il fut échangé contre d’autres prisonniers, mais on exigea en outre une rançon de 1200 écus que le roi d’Espagne consentit encore à payer. D’Aspremont devint ensuite conseiller et confident de Marguerite de Parme, gouvernante des Pays-Bas. Après le départ de cette princesse, il accompagna le duc d’Albe dans ses expéditions contre les troupes des réformés. Chargé du commandement de la ville et comté de Culenbourg, il resta trois années dans ce poste, puis fut investi du commandement de Duren, où les confédérés le firent prisonnier. Ayant recouvré sa liberté par