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Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 1.djvu/308

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        Ains m’i fait loiaument tenir
        Espérance de guerredon,
        Et se j’ai servi en pardon
            Sans rien mérir
        Bien weil pour ma dame mourir,
            Si li est bon.

Il nous reste d’Audefroid le Bastard dix-sept pièces conservées en manuscrit à la Bibliothèque impériale de France.

F. Hennebert.

Le Romancero français, de M. Paulin Paris ; 1833.

AUDEJAN (Hubert), AUDEJANS ou OUDEJANS, poëte latin, né à Bruges en 1574, décédé, dans la même ville, le 14 septembre 1615. Issu d’une famille qui avait figuré dignement dans la magistrature communale, il fit ses études de philosophie à Louvain, où il obtint, au concours de 1598, la cinquième place d’honneur. Il remplit ensuite les fonctions de secrétaire de Juste Lipse. Bientôt il prit le degré de licencié en théologie et devint d’abord chanoine de Saint-Donat à Bruges, puis pénitencier de cette cathédrale. Ses productions littéraires consistent en un nombre considérable de pièces de vers latins où il faisait l’éloge des amis et des savants avec lesquels il était en relation. Selon l’usage du temps, ces pièces figurent en tête de la plupart des écrits des personnages dont elles chantent les louanges. On cite parmi ses meilleurs vers ceux sur la mort de Juste Lipse et d’Abraham Ortelius, le géographe.

Il avait aussi composé des notes sur les œuvres de Prudence, poëte chrétien fort renommé ; mais sa mort prématurée l’empêcha d’achever ce travail.

Bon de Saint-Genois.

Paquot, Mémoires, t. V. — Biographie de la Flandre occidentale. — Foppens, Bibliotheca Belgica, t. I. p. 485. — Hofnman-Peerlkamp, De Vita et doctrina Neerlandorum, etc., p. 247. — Sweertius, Athenæ Belgicæ.

AUDENAERDE (Robert VAN), AUDEN-AERD ou OUDENAERDE, peintre d’histoire et de portrait, graveur à l’eau-forte et au burin, né à Gand le 30 septembre 1663, mort en cette ville le 3 juin 1743. Son père, Pierre van Audenaerde, était, en 1663-1664, doyen du corps privilégié des instituteurs et institutrices de Gand. Maître de langues, il destina son fils à la même profession et lui enseigna, outre l’idiome flamand, le latin et le français. Le jeune Robert y montra beaucoup d’aptitude, et apprit à fond la langue latine et sa prosodie. Mais, ainsi qu’il arrive presque toujours aux artistes de vocation, les aspirations de Robert van Audenaerde le portaient avec entraînement vers l’art plastique, auquel il se livra malgré le désir paternel, qui céda à un penchant si prononcé. Les peintres François van Cuyck van Myerop, chef-doyen de la corporation artistique de Gand, de 1679 à 1685, et Jean van Cleef, y affilié franc-maître en 1668 et élève de Gaspard de Craeyer, furent ses premiers instructeurs. A l’âge de 19 ans, il fut envoyé par son père à Tournay, pour y acquérir la pratique du français, tout en y continuant l’apprentissage de son art. En 1685 il partit pour l’Italie, et après avoir séjourné successivement dans les principales cités, pour y étudier les écoles italiennes par les chefs d’œuvre qui enrichissaient les églises et les musées, il se rendit à Rome, où il entra dans l’atelier de Carle Maratti et compta parmi les meilleurs élèves de ce peintre. Il y cultiva simultanément la peinture et la gravure. À ce propos, J.-B. Descamps (Vies des peintres flamands et hollandais) et les biographes postérieurs racontent que l’artiste flamand reproduisit à l’eau-forte l’esquisse inédite du Mariage de la Vierge, de Carle Maratti, et que celui-ci, l’ayant vue exposée en vente, fut si mécontent de cette indiscrète reproduction, qu’il interdit au graveur la fréquentation de son atelier. Cependant Van Audenaerde rentra bientôt en grâce auprès de son maître, et devint son disciple de prédilection.. Carle Maratti le dirigea dans la double voie qu’il avait choisie : il lui apprit à tirer parti, dans les grandes compositions, des effets combinés de l’eau-forte, de la pointe et du burin. Il l’employa, avec les graveurs Jean-Jacques Frey, de Lucerne, et Arnould van Westerhout, d’Anvers, à la reproduction de ses plus importantes conceptions.

A la mort de Maratti, en 1713, Robert van Audenaerde n’était plus chez ce maître : sa réputation artistique avait grandi, et son instruction littéraire lui